Pierre Gaucher est un moderne ! Il fonce et figure le passage, d’où la démultiplication de moyens employés. Quand il peint, ce n’est pas en série. La forme à chaque fois se rejoue.Pierre Gaucher est un moderne ! Il fonce et figure le passage, d’où la démultiplication de moyens employés. Quand il peint, ce n’est pas en série. La forme à chaque fois se rejoue.
    Quand il photographie, c’est pareil. Impossible de supporter l’immobile. Gaucher bouge avec ce qui bouge : la nature, le monde, les villes, les murs et, ne se contentant pas de l’image, il glisse dedans des paroles. Lesquelles ont vocation à stopper le temps. Le thème de son travail, explique-t-il, c’est « la frontière poreuse ». Pierre Gaucher mélange les genres, il sample les formes. Les mots s’inscrivent, ils s’avèrent presque invisibles ou impérieux, est-ce encore une photo, ou une affiche publicitaire ? Est-ce un journal de bord ou un poème à poigne ?
    Designer graphique de profession, Pierre Gaucher vit à Pacé. De là il part et là il revient. L’urbain est son miroir, les murs ses signaux et l’asphalte gris sa manifestation. Il voit la ville comme une jungle colorisée, où les bêtes se rebiffent, forçant le regard jusqu’au plus cruel. Ne cherchez pas sur quelle portière glisse la pluie, le bus à impériale, yes, you’re undestanding ! Et si vous reconnaissez Paul Bloas, c’est bien lui, son geste de peintre quand il ne repeint pas Brest.
    Les citations sont – dans l’ordre d’apparition sur les toiles – de Darwin, Edgar Morin, Principe de Thermodynamique, Jeanne Benameur (x 2), Racine, Shakespeare, Dominique Webb.
    Pierre Gaucher travaille actuellement avec Jeanne Benameur, l’auteure des Demeurées ou de Profanes paru récemment. Il n’illustre pas son oeuvre, il la montre en couleurs. Lui dit joliment qu’il la met en signes !