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Histoire & Patrimoine
#06
RÉSUMÉ > On peut avoir du succès et être méconnu. L’architecte Louis Arretche illustre bien ce paradoxe. La reconstruction de Saint-Malo, c’est lui. Tout comme la passerelle des Arts à Paris, l’église Sainte-Jeanne d’Arc à Rouen, l’usine marémotrice de la Rance, le quartier du Colombier à Rennes, et, à Nantes, le campus universitaire. Arretche a construit un peu partout et pendant longtemps, de la Libération presque jusqu’à sa mort, en 1991. Pourtant, son œuvre est largement tombée dans l’oubli.

     Dans le premier livre qui lui est consacré, Dominique Amouroux, collaborateur de Place Publique Nantes, tente d’éclaircir l’énigme. Sans doute Arretche ne pratiquait-il pas « une architecture d’auteur à la signature immédiatement reconnaissable ». Sans doute fut-il aussi « un anéanti consentant ». Bien que professionnel prospère et homme d’influence très introduit dans les milieux politiques, Arretche ne s’est jamais battu pour défendre l’intégrité de ses projets dans une période où « les responsables politiques, les financiers et les entrepreneurs ont gâché l’intelligence des créateurs ». Homme de compromis et non de rupture, Arretche semblait obnubilé par « sa volonté constante de conserver sa place, de demeurer l’interlocuteur de référence, quelles que soient l’évolution du projet et les pressions qui défont sa pertinence initiale ».

    Au-delà du cas d’Arretche, l’un des intérêts de ce livre est de nous faire entrer dans les cuisines du projet architectural quand, par exemple, nous est conté en détail le feuilleton des étapes successives de la conception de l’église Sainte-Jeanne d’Arc de Rouen.

     De nombreuses illustrations et un répertoire des œuvres complètent cet excellent ouvrage paru dans la collection Carnets d’architectes qui, au même moment, publie trois autres livres également consacrés à des classiques du 20e siècle: Auguste Perret, Denis Honegger et le trio Candilis-Josic-Wood.  

Lotissement Badaut et cité-jardin des Castors, rue Robert Chevrier, 1953-1960 (étude et suivi).
Quartiers du Landry et de la Binquenais, 1955-1966 (étude et suivi).
Lotissement du Boberil-Berthelin : application des règles d’urbanisme du plan directeur de 1958 (réalisé).
Cité, restaurant et lycée mixte de la Grenouillais (actuellement Joliot-Curie), boulevard de Vitré, 1956-1965 (réalisés).
Lycée et collège technique de Bréquigny, avec Jean Lemercier (réalisés).
Campus universitaire de Beaulieu (1956-1982) avec Albert Hec, Jean Monge, Bernard Boclé et BTO (réalisé).
Faculté de droit, rue Jules-Ferry, avec Raymond Cornon et Alain Le Normand (1957-1961 (réalisée).
Marché d’intérêt national et abattoir, route de Lorient, avec R. Besnard, 1957-1958 (réalisés).
Salle omnisports du Champs de Mars (aujourd’hui le Liberté) avec Y. Lemoine et Yves Perrin, 1958-1951 (réalisée).
Le Colombier (avec Klein, Jean-Gérard Carré, Joël-Yves Gautier, Yves Rolland) 1958-1987 (réalisé). Uereps et Ireps, avec André Wogenscky et Louis Miquel, 1960-1975 (réalisé).
La gare et ses abords, avec Joël-Yves Gautier, 1961 (projet).
Faculté des Lettres de Villejean avec Pierre Coué et Louis Chouinard, 1963-1967, réalisée).
Ecole nationale d’enseignement technique, boulevard de Vitré, 1963, avec Jean Monge (projet).
Zup de Villejean-Malifeu, avec Henri Madelin (plan d’ensemble), 1959-1963-1975 (réalisée).
Faculté de médecine et de pharmacie, avec Louis Chouinard, 1963-1967-1975 (réalisée).
Centre électronique de l’armement (Celar) de Bruz, avec Massé, Bigot et Roy (réalisé).
Centre hospitalier régional, avec Louis Chouinard; 1966- 1980.
Bibliothèque universitaire de médecine, avec Louis Chouinard (réalisée).
Ecole supérieure d’électronique de l’armée de terre à Cesson, avenue de la Touraudais, avec Sylvano, 1967, 1971-1975 (réalisée).
Centre des Télécommunications, rue de la Mabilais, 1970-1975 (réalisé).
 

Plan général de reconstruction, 1947-1960 (réalisé).
Etudes d’immeubles pour l’association syndicale de la reconstruction, 1947 (projet).
Aménagement de commerces contre l’abside de la cathédrale, 1948 (réalisé).
Ilôt 9, rue Broussais, 1949-1952 (réalisé).
Ilôt 23, rue Broussais, 1949-1955 (réalisé).
Tribunal, rue Toullier, 1949-1959, avec Raymond Cornon et J. Righotier (réalisé).
Sous-préfecture, rue Toullier, 1948-1959 (réalisée).
Aménagement de la place Chateaubriand, 1951-1952, (étude).
Ecole de la marine marchande, rue de la Victoire, avec Roger Hummel, 1951-1959. Casino municipal, chaussée du Sillon, avec Henri Auffret (réalisé).
Plan directeur d’urbanisme, 1953-1960-1969.
Immeuble et station-service Shell, chaussée du Sillon, 1965-1966 (réalisés puis détruits).
Quartier de la Découverte, définition de principes d’urbanisation et contrôle des architectes d’opération, 1962- 1968 (réalisé).
Urbanisation de la Croix de l’Espérance, 1958-1968-1969 (étude).
Urbanisation du Marais Rabot, 1968-1969 (étude).
Aménagement du quartier de la Gare, 1972 (étude).
Caserne de gendarmerie, 1962 (étude).
Plan d’urbanisme et plan d’urbanisme directeur de Saint-Servan.
Lycée de plein-air de la rue de la Ballue (actuel lycée Jacques-Cartier).
Halle aux légumes et salle d’audition (aujourd’hui, théâtre de Saint-Malo, place Bouvet, avec A. Murat.

Louis Arretche est par ailleurs intervenu à:
Cancale: plan directeur d’urbanisme, lotissement de La Chaterie (1958), Maison de vacances, rue Chatry (1963- 1965), et pour trois études: lotissement des Petites Croix et du Tertre et maison Jean Dupas ;
Châteauneuf-d’Ille-et-Vilaine : plan directeur d’urbanisme ;
Dinard: étude d’urbanisme pour la reconstruction, étude de la reconstruction de l’église, cabines et boutiques des Petites-Terrasses, étude du plan directeur d’urbanisme, usine marémotrice (1954-1965, avec Henry et Louis Marty), projet d’une maison individuelle sur la plage de Saint-Enogat ;
Fougères : plan d’aménagement général, plan directeur d’urbanisme, étude de la reconstruction de l’îlot 5, place du Marché-place Carnot ;
Le Minihic-sur-Rance: plan directeur d’urbanisme;
Paimpont: station biologique, 1960-1968, avec Maurice Nouviale;
Paramé, Pleurtuit, La Richardais, Saint-Briac, Saint-Coulomb, Sant-Méloir-des-Ondes, Saint-Père, Saint-Jouandes- Guérets, Saint-Lunaire, Saint-Suliac, La Ville-ès-Nonais : plans directeurs d’urbanisme.

En Bretagne, Louis Arretche est intervenu à Vannes, Arzon- Le Crouesty (hôtel et thalassothérapie), Carnac (projet), Quimper, Bénodet (étude), Aucaleuc, Dinan, Lannion, Lanvallay, Léhon, Loudéac, Paimpol, Quévert, Saint-Brieuc, Taden, Tressaint et Trélivan (Côtes-d’Armor).

Ailleurs, Louis Arretche est intervenu en Aquitaine (il était né à Saint-Justin à 25 km de Mont-de-Marsan), dans la région Centre (quartier de La Source à Orléans), en Franche-Comté, en Midi-Pyrénées, en Basse-Normandie (reconstruction de Coutances), en Haute-Normandie (Eglise Sainte Jeanne-d’Arc à Rouen), en Pays de la Loire (campus universitaire de Nantes), en Picardie, en Provence- Alpes-Côte d’Azur, en Rhône-Alpes, en Ile-de- France et à Paris (bureaux de poste, marché du carreau du Temple, Mémorial du martyr juif, passerelle des Arts, pont Charles-de-Gaulle, Bazar de l’Hôtel de Ville).