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Dossier
#05
« Ceux qui vivent
dans les ports n’ont pas
le même regard »
RÉSUMÉ > Loïc Frémont, 65 ans, directeur des Théâtres de Saint-Malo, a vécu plusieurs vies. Comédien, assistant de Jean-Louis Barrault, directeur des relations publiques de l’Espace Cardin, délégué général du Festival du Marais, Malouin voyageur, il est aussi l’instigateur et directeur du Réseau « Si tous les ports du monde ». Il s’en explique ici.

PLACE PUBLIQUE > Loïc Frémont, quelle est votre activité première? 

LOÏC FRÉMONT >
Le théâtre. J’ai débuté au Théâtre national de France, chez Jean-Louis Barrault. J’ai participé à ses grandes tournées outre-atlantique. J’ai compris dès ce moment combien j’étais curieux des autres cultures. Et mon parcours a toujours été jalonné de voyages. 

PLACE PUBLIQUE > Où êtes-vous né?

LOÏC FRÉMONT >
À Saint Malo, de parents agriculteurs. Mon père fut maire de Saint Coulomb de 1945 à 1983. Il militait au MRP et à la JAC (Jeunesse agricole chrétienne) en compagnie de ses amis, Alexis Méhaignerie alors député (père de Pierre Méhaignerie), de Georges Coudray père, ancien député-maire de Paramé. J’ai fait une partie de mes études au petit séminaire de Châteaugiron, comme beaucoup d’entre nous. Nos mamans rêvaient de nous voir devenir prêtres…

PLACE PUBLIQUE > À l’époque, pensiez-vous déjà au théâtre?

LOÏC FRÉMONT >
J’ai monté Boubouroche, une pièce de Courteline qui m’a valu d’être renvoyé du séminaire. On avait compris que ma vocation était ailleurs… Ma mère n’a pas baissé les bras et m’a envoyé directement chez les Frères des écoles chrétiennes, à Janzé. Ce fut bref… On m’a encore confié à l’école des Frères de l’Immaculée Conception à Saint-Malo où je réussis à décrocher mon BEPC. Mais les études ne m’intéressaient pas vraiment. Dans ces années-là, un BEPC permettait de préparer le monitorat d’éducation physique que j’ai exercé pendant un an en 1962. Et puis, le besoin d’aventure l’a emporté. J’ai devancé l’appel et me suis engagé au 9e régiment de Chasseurs parachutistes à Toulouse. Nous étions au lendemain de la guerre d’Algérie. Notre général s’appelait Bigeard. C’est là que j’ai eu la chance insigne de rencontrer le père Henri Péninou1, un aumônier militaire hors du commun. Un jour, à l’issue d’une messe à laquelle j’assistais, davantage par habitude que par conviction, il s’approche et me dit : « Toi, je ne veux plus te voir. Je n’ai rien contre toi, mais tu as tellement l’air de t’embêter ! » On a sympathisé. Il m’a pris sous sa protection. Il me faisait « faire le mur » dans le coffre de sa Dauphine pour me permettre de découvrir la ville. Nous discutions, il me prêtait des livres… Je dis souvent qu’il m’a « sauvé la mise ».

PLACE PUBLIQUE > Et le théâtre alors…?

LOÏC FRÉMONT >
Jean-Louis Barrault vient un soir au Capitole de Toulouse présenter Hamlet dans la traduction d’André Gide. L’aumônier m’a procuré une place. Et à la fin de la pièce, je vais voir Jean-Louis Barrault, au culot. À 20 ans, on est inconscient ! Ça sauve… Barrault m’a dit : « Écoute, tu es plein d’énergie. Quand tu seras libéré, viens me voir ! »

PLACE PUBLIQUE > Vous n’avez pas oublié son invitation…

LOÏC FRÉMONT >
Dès la fin mon service, j’ai dit à mon père que je voulais partir à Paris. Comme lui-même était un peu tête carrée, il a vu qu’il ne servait à rien de résister. Mon père, pensant que j’irai voir l’aumônier des Bretons de Paris, rue de Vaugirard, lui avait envoyé un peu d’argent pour le cas où j’en aurais besoin. Mais je n’y suis jamais allé. J’imagine que l’argent a dépanné un autre Breton en détresse! Finalement, j’ai trouvé du travail à la fabrique de saucissons Géo au Kremlin-Bicêtre de 6 h à midi pour 18 F. Avec ça, j’ai loué ma première chambre, boulevard Henri IV (septième étage par l’escalier de service, bien sûr). C’était en 1964, une période encore faste.

PLACE PUBLIQUE > Et l’aventure du théâtre a commencé…

LOÏC FRÉMONT >
Aussitôt, je me suis inscrit dans un cours d’art dramatique, le Cours Périmony. Un jour, j’apprends que Barrault organise une audition. Quand j’avais treize, quatorze ans, j’avais vu, dans la cour du château de Saint- Malo, Robert Hirsch, dans Amphitryon de Molière, jouer un fabuleux Sosie. J’ai donc appris le monologue de Sosie et l’ai présenté devant Barrault. En toute inconscience une fois de plus ! On était une centaine à auditionner. Quatre ont été retenus. Trois comédiens et puis moi… Barrault m’a dit: « Tu es tellement volontaire que je t’engage… comme mime. » Je me rappelle bien mon premier rôle, je jouais le fleuve Douro dans Numance de Cervantès. Peu à peu, j’ai joué de petits rôles et, à partir de 68, je suis devenu l’assistant de Jean-Louis Barrault. C’était au moment où il quittait le Théâtre National de France (actuel Odéon) pour s’installer à l’Elysée Montmartre. Nous y avons créé Rabelais. Quels souvenirs ! Mon histoire commence comme ça. Par des chemins de traverse. C’est cette envie permanente d’aller plus loin, derrière la ligne d’horizon qui fait le lien avec les Ports du monde.

PLACE PUBLIQUE > Combien de temps êtes-vous resté à Paris ?

LOÏC FRÉMONT >
Quinze ans, dont sept aux côtés de Jean- Louis Barrault.

PLACE PUBLIQUE > Et Saint-Malo?

LOÏC FRÉMONT >
Je voulais faire quelque chose à Saint- Malo. Pourquoi, me disais-je, ne pas poursuivre le festival d’art dramatique qui avait lieu l’été? J’ai ainsi organisé le dernier festival de Saint-Malo en 1972 autour d’Olivier Hussenot, Daniel Gélin et Michel de Ré. Je rêvais d’entreprendre. Comme Pierre Cardin rachetait l’ancien Théâtre des Ambassadeurs, avenue Gabriel, qui allait devenir l’Espace Cardin, je suis allé le voir et l’ai invité à venir à Saint-Malo. J’ai suscité un déjeuner entre le maire Marcel Planchet, Francis Bouygues qui avait une résidence secondaire à Saint-Coulomb, et Pierre Cardin. Ce fut très surréaliste: Marcel Planchet souhaitait une entreprise, Pierre Cardin venait pour une opération de relations publiques – il était disposé à présenter sa collection sur les remparts de Saint-Malo, mais sa proposition n’a pas trouvé d’écho – et Francis Bouygues qui écoutait beaucoup m’a dit à l’oreille: « Ne te fatigue pas, le mariage ne se fera pas… » À la sortie, Cardin m’a demandé: – Vous êtes chez Barrault depuis combien de temps ? – Sept ans. – Si vous avez envie de vous occuper d’un théâtre comme directeur des relations publiques, je vous engage. Vous commencez demain matin. Pendant deux ans, j’ai travaillé pour lui et là encore, j’ai appris. J’ai découvert le monde des marques, celui du franchisage de marques.

PLACE PUBLIQUE > On s’éloignait de la scène…

LOÏC FRÉMONT >
Un jour, je déjeune avec Jeanne Moreau qui était comme chacun sait, très proche de Cardin. Elle me secoue: « Si tu veux continuer ton métier, il est temps que tu partes ».

PLACE PUBLIQUE > Et vous êtes reparti…

LOÏC FRÉMONT >
Je suis retourné à l’Odéon, comme régisseur de plateau. Ensuite, je suis devenu délégué général du festival du Marais.À Paris, de 20 ans à 35 ans, j’ai appris plusieurs métiers qui pouvaient faire de moi un directeur de théâtre possible. D’ailleurs, un soir de Rabelais, Barrault m’avait dit: « Tu ne vas probablement pas révolutionner l’art dramatique, mais en revanche, tu ferais un directeur de théâtre épatant ! ».

PLACE PUBLIQUE > C’est lui qui vous a mis cette idée en tête?

LOÏC FRÉMONT >
Je lui dois ça… Et toute ma formation. Avec lui, j’ai voyagé. Sur scène et dans le monde. J’ai vécu des moments inoubliables. Entre autres au Canada, où nous avons joué Le Petit Prince de Saint-Exupéry (c’était moi le petit prince!), lors de l’exposition universelle de 1967. Barrault, qui représentait la France, avait préparé un montage sur l’aviateur Henri Guillaumet. L’acteur qui jouait le rôle était le sosie parfait de Guillaumet. L’épouse de l’aviateur était dans la salle et j’ai encore le souvenir brûlant d’un sanglot au cours du spectacle. J’ai eu la chance de faire partie de La tentation de Saint-Antoine de Flaubert, à l’Odéon, et d’être mis en scène par Maurice Béjart. Mon université, je l’ai faite comme ça. Pour l’anecdote, nous jouions Les Paravents de Jean Genet, en 67 à l’Odéon. Le personnage était provocateur, mais élégant. J’avais vingtdeux ans. Il me croise dans l’escalier, me regarde et me demande: « Êtes-vous homosexuel? » Et moi, petit Breton à peine déballé, je rougis comme une chaisière et bredouille un « non » terriblement gêné. Et lui, poursuivant son chemin, souriant et royal: « Ne vous excusez pas… »

PLACE PUBLIQUE > Et vous revenez à Saint-Malo en 1981… Encore ce besoin d’aller voir ailleurs ?

LOÏC FRÉMONT >
Plutôt de revenir aux sources. Mes racines ici sont profondes. Toute mon enfance, j’ai été bercé par l’histoire des marins. C’est ici que j’ai forgé mes rêves. Je suis revenu par choix avec ma femme, Isabelle Pirot (la fille d’Arcabas), comédienne et auteur, que j’ai connue à Paris. À notre arrivée, Louis Chopier, le maire de l’époque, qui avait milité avec mon père, a prêté oreille à mon projet – je voulais commencer mon travail par les écoles, réveiller un public dans ce vivier d’enfants et de jeunes. « Je ne sais pas comment tu vas le faire, mais faisle. Tu m‘intéresses », m’a dit Louis. Je lui dois cette confiance. J’ai aussitôt commencé dans les collèges à donner des cours d’initiation à la parole en public par le théâtre. J’ai fait ce travail, parallèlement aux créations théâtrales pendant six ou sept ans à un rythme effréné. J’ai eu jusqu’à 10 000 élèves dans le département, je faisais 60 000 km par an, presque uniquement en Ille-et-Vilaine. Et c’était un service gratuit pour les écoles.

PLACE PUBLIQUE > Et côté théâtre?

LOÏC FRÉMONT >
Nous avons loué à l’évêché le petit théâtrecinéma Chateaubriand situé intra-muros, qui était fermé depuis des années. Nous avons négocié avec les souris! Nous y avons créé « Lamennais ou Je romps et ne plie  pas» à l’occasion du bicentenaire de sa naissance, pièce écrite par Isabelle et dans laquelle mon ami Jean Réno – encore inconnu à l’époque – interprétait Chateaubriand. Je me souviens de l’écrivain Paul Guimard parlant alors des « aventuriers de grand vent ». Le grand vent m’est resté. Peu après, à la demande de Pierre Elliott Trudeau, premier ministre du Canada qui souhaitait commémorer le 450e anniversaire de l’exploration de son pays, j’ai réalisé un autre spectacle, « Jacques Cartier, pilote du roi », écrit aussi par Isabelle. A suivi un son et lumière « Saint-Malo, République de la mer », co-réalisation d’Isabelle et moi, que nous avons joué chaque été dans la cour du château jusqu’en 1993. Et les spectacles se sont enchaînés.

PLACE PUBLIQUE > Vous occupez encore le Théâtre Chateaubriand?

LOÏC FRÉMONT >
La Ville l’a racheté et nous y avons développé une programmation pour jeune public « Le Chocolat Théâtre » et une programmation « off », tout public. Le Théâtre de la Ville, ici, à Saint-Servan, auparavant une Maison pour tous, a été transformé en un bel outil de 800 places en 1993 par René Couanau, l’actuel députémaire. Il m’en a confié la direction à travers l’association Saint-Malo Spectacles, présidée par Georges Coudray.

PLACE PUBLIQUE > Et votre détour par Vitré?

LOÏC FRÉMONT >
J’ai toujours pensé qu’il fallait fédérer. Cancale, Combourg, Dinard, Vitré… De 1987 à 1993, j’ai été directeur du centre culturel Jacques-Duhamel de Vitré. Jacques Duhamel, dont Pierre Méhaignerie, maire de Vitré, avait été le chargé de mission au ministère de l’Agriculture, et qui fut ensuite ministre des Affaires culturelles, avait une définition de la Culture qui me plaît : « La Culture est ce qui est nécessaire à une journée de travail pour en faire une journée d’homme ». Lorsque j’ai quitté Vitré, mon adjointe, Anne Coulonnier, m’a succédé. Nous continuons à travailler ensemble. Vitré a même adhéré au réseau des Ports du Monde.

PLACE PUBLIQUE > Justement, il est temps d’y venir !

LOÏC FRÉMONT >
Quand le théâtre a commencé à bien fonctionner, je me suis dit: « Pourquoi une petite ville de 60 000 habitants comme Saint-Malo est-elle si connue à travers le monde »? Sans doute, son histoire est-elle porteuse de valeurs mais sa réputation est telle qu’elle donne lieu parfois à de drôles de méprises. Par exemple, j’ai rencontré, avec l’idée des ports du monde, l’alcaldesa (maire) de Cadix, Théofila Martinez. « Vous, Saint-Malo, me dit-elle étonnée, vous vous intéressez à Cadix? Vous croyez que ça va marcher ? Nous n’avons que 410 000 habitants ! »

PLACE PUBLIQUE > D’où vous est venue l’idée de « Si tous les ports du monde… »?

LOÏC FRÉMONT >
Un soir, au Québec, chez Gilles Vigneault, on regardait couler le Saint-Laurent depuis sa maison et Gilles me dit : « As-tu remarqué que les gars qui vivent dans les ports n’ont pas le même regard que les autres? » C’est parti de là. Saint-Malo a été au 17e siècle (NDLR: voir plus loin l’article d’André Lespagnol) un port qui comptait sur la carte du monde. Les voyages de La Bourdonnais me faisaient rêver, bien davantage que les campagnes de Surcouf. Les vrais grands hommes, les aventuriers, ce sont les grands commerçants, les ouvreurs de comptoirs. Les Malouins avaient rapidement compris que l’Espagne pouvait leur ouvrir les portes de l’Amérique du sud. Ils y ont donc exporté des toiles, celles de Vitré, du Léon et de Loudéac; et en retour, ils ramenaient des épices, de l’argent. Beaucoup d’entre eux y ont fait souche. Il existe un quai des Malouins et un cimetière des Malouins à Cadix et un cimetière des Vitréens à Sanlúcar de Barrameda, à 40 km au nord-ouest de Cadix.

PLACE PUBLIQUE > Concrètement comment se sont renouées toutes ces relations ?

LOÏC FRÉMONT >
L’histoire commence en 1997 ici à Saint- Malo par un festival biennal dont l’objectif était de rapprocher Culture et Économie. Pays invité de ce premier festival : l’Andalousie. Au programme, l’orchestre Emmanuel de Falla de Cadix, les Gitans de Jerez et surtout la prestigieuse École royale d’art équestre de Jerez qui vint se produire au stade équestre de Dinard. Tous ces artistes étaient accompagnés d’une délégation du patronat andalou. Cadix étant conquise, si je puis dire, je me suis rapproché du monde celte: Glasgow et Dublin nous ont rejoints en 1999. Ensuite, ce fut au tour de Gênes. Après les trois premiers festivals, nous nous sommes rendu compte qu’un événement tous les deux ans ne peut guère entretenir des liens durables. Si bien qu’en 2003, nous avons opté pour une politique de réseau.

PLACE PUBLIQUE > Et depuis ?

LOÏC FRÉMONT >
Le réseau s’est agrandi. Après les quatre ports « historiques », Cadix, Dublin, Glasgow et Gênes, Quimper nous a enrichis de la Cornouaille. Puis ce fut Basse-Terre en Guadeloupe – une retombée de la Route du rhum; Fredericia et Sønderborg, au Danemark; Trondheim en Norvège (l’ancienne capitale des Vikings); Gamagori, l’avant-port de Nagoya, au Japon; la province de Québec; l’île de la Réunion. Entre-temps ; nous avons attiré Marseille et Calvi. Nous voici donc avec un pôle nordique, un pôle méditerranéen et La Réunion, notre ouverture vers l’Océan indien; pourquoi pas vers Mahé et les comptoirs de la Compagnie des Indes : Pondichéry, par exemple? Le prochain port intéressé par l’aventure est Porto Alegre, au Brésil.

PLACE PUBLIQUE > Votre président d’honneur est l’acteur Jean Réno?

LOÏC FRÉMONT >
Jean est un ami de longue date. Il adore Saint Malo et l’idée des Ports du Monde. Il est aussi le parrain du Théâtre. Né à Casablanca dans une famille originaire d’Espagne, précisément de Jerez et de Sanlúcar de Barrameda, il sait ce que sont l’exil, le voyage et la découverte de nouveaux horizons. Il est notre ambassadeur privilégié. D’ailleurs, la signature de la prochaine convention du Réseau, notamment avec la Chambre de commerce du Québec, se fera là-bas en sa présence, à l’occasion de la sortie du film L’immortel au Canada.

PLACE PUBLIQUE > Vous avez recruté autour de vous une équipe très internationale!

LOÏC FRÉMONT >
En effet. Dorte Nielsen est danoise (elle est l’épouse du consul honoraire du Danemark, directeur général de Deléage à Saint Malo); Sylvie Piguet-Menny est franco-suisse; Blanca Moreno est une Espagnole de Cordoue qui a découvert la Bretagne par une bourse Érasmus. Ingénieur agronome, elle a changé de métier dès la naissance du projet. Cette équipe a rejoint Yannie Cariguel-Janvier, ma plus ancienne collaboratrice, administratrice du Théâtre.

PLACE PUBLIQUE > À quoi sert un réseau tel que celui-ci ?

LOÏC FRÉMONT >
À faciliter les contacts entre les hommes et les femmes de tous horizons en utilisant la culture comme vecteur de connaissance et surtout de reconnaissance entre les peuples. À ce que les gens se connaissent, à ce qu’ils parlent d’autre chose que d’affaires… pour mieux faire des affaires. Notre réseau comprend déjà plus d’une vingtaine de grandes entreprises, chambres de commerce, unions patronales et des villes enthousiastes et entreprenantes. Nous abordons la phase des réalisations concrètes. Par exemple, nous mettons en place une aide aux projets pour des étudiants ayant des initiatives correspondant à notre démarche.

PLACE PUBLIQUE > Mais il existe déjà quantité d’organismes qui font ce travail ?

LOÏC FRÉMONT >
Oui, comme chez nous Idea 35 ou Bretagne International. Mais, pour rester dans la métaphore maritime, eux manoeuvrent en escadre et nous sommes une unité plus légère apte à jouer le rôle d’explorateur. Nous ne sommes pas un moyen de plus, nous sommes complémentaires.

PLACE PUBLIQUE > Des projets ?

LOÏC FRÉMONT >
Cadix va fêter le bicentenaire de la constitution de 1812 (elle n’a pas servi aux Espagnols mais a permis l’émancipation de l’Amérique du sud). Nous y serons! Marseille se prépare à devenir capitale européenne de la Culture, Glasgow va accueillir les Jeux du Commonwealth… Nous y serons! Et en 2015, notre assemblée générale descendra le Saint-Laurent entre Montréal et Québec. Ce sera notre façon de rappeler les liens qui unissent la vieille Europe à l’Amérique du Nord.