Des constantes et des évolutions. Depuis 2002, date de la première enquête réalisée par l’Apras, le profil des personnes à la rue à Rennes n’a pas fondamentalement évolué. « Nous notons la permanence du public jeune : plus de la moitié des personnes rencontrées a moins de trente ans. Et le temps déjà passé à la rue demeure important : il était de plus de 3 ans pour 46% des personnes, en 2009 », souligne Irma Poulard, responsable du Pôle observation sociale de l’Apras. La proportion des femmes, elle, reste stable, autour de 20%.
Mais deux tendances lourdes apparaissent en 2009, sous l’effet de la crise. « D’une part, on rencontre désormais des gens à la rue et qui travaillent. Nous n’avions croisé cette situation qu’une seule fois en 2002. En 2009, 10% des personnes évoquent des ressources régulières issues du travail, contre moins de 2% en 2002 et 2005 », poursuit Irma Poulard. Autre nouveauté : l’importance des jeunes parents parmi cette population. « 38% ont des enfants en 2009, contre 26% en 2005 et 8% seulement en 2002 », note l’enquête de l’Apras. « Toutefois ces personnes ne sont pas à la rue avec leurs enfants. Il s’agit d’hommes ou de femmes dont les enfants sont placés, ou élevés par un membre de la famille, souvent la grand’mère », explique Irma Poulard, qui constate également une augmentation des hébergements temporaires des jeunes chez des amis ou de la famille, autre que les parents. Un indicateur supplémentaire de la précarité croissante chez les moins de 25 ans.