a dix ans
Dixième rendez-vous, dixième anniversaire les 17 et 18 juin prochains à Rennes pour la Conférence des villes de l’arc atlantique (CVAA), cet autre réseau qui a fait ses premiers pas sous la houlette d’Edmond Hervé, alors maire de Rennes.
La CVAA, actuellement présidée par Philippe Duron, député-maire de Caen, groupe plus de 30 villes et réseaux de villes de la façade atlantique européenne. Elle travaille à promouvoir le rôle des villes en Europe et à mettre en avant la singularité de l’Arc atlantique.
Organisme de coordination et de représentation, la CVAA offre à ses villes-membres l’occasion de faire bloc pour améliorer leur attractivité, leur visibilité et leur influence. Elle entend devenir le forum urbain de référence de l’Arc Atlantique à travers la promotion d’un modèle de villes vertes, attractives et solidaires.
Les villes de l’Arc Atlantique doivent répondre à des défis communs du point de vue économique, social, culturel ou environnemental : elles sont situées en périphérie d’une Europe élargie ; leur dimension maritime assoit leur développement économique et leur lance des défis écologiques ; elles sont en majorité des villes moyennes ; enfin elles possèdent un patrimoine culturel commun.
Face aux spécificités de l’espace atlantique, la CVAA se mobilise pour promouvoir le principe de cohésion territoriale, pour que soit reconnu le rôle essentiel des villes et pour qu’elles répondent ensemble aux questions d’ordre économique, social et environnemental
Les membres de la CVAA, organisés en trois commissions thématiques (stratégie et coordination, villes attractives et solidaires, développement urbain durable) participent aux contributions politiques et lancent ensemble des projets sur les sujets qui les concernent.
Piloté par Séville, entre 2003 et 2005, le projet Revita a mis en place des expériences innovatrices d’aménagement et d’intervention territoriale pour revitaliser et réurbaniser les zones industrielles obsolètes de l’espace atlantique. Entre 2005 et 2008, sous la direction de Chester, le projet Spaa visait à prendre en compte les désavantages économiques des régions périphériques de l’espace atlantique et à étudier comment un système de promotion intégré pouvait les aider à vaincre les déséquilibres régionaux. Cette analyse systématique des stratégies de promotion pour le rapprochement des régions cherchait à renforcer l’identité de l’espace atlantique.
Actuellement en cours, Know cities est le fruit d’un processus de réflexion sur les stratégies concertées et les processus de coopération sur la nouvelle scène mondiale de l’économie de la connaissance. Son objectif est d’utiliser à terme une méthodologie innovante pour favoriser le passage à l’économie de la connaissance urbaine. Cette transition permettra de faciliter la coopération transnationale dans des domaines communs liés au développement urbain durable, facteur d’attractivité et de marketing pour les villes atlantiques de taille moyenne qui pourraient se trouver en situation de compétitivité défavorable par rapport à d’autres régions.
Mis en marche cette année, le projet Anatole a pour but d’analyser les forces et les faiblesses des aspects relatifs à l’économie de proximité et de créer, après un diagnostic, une ingénierie des circuits courts sous les auspices des villes. Anatole prétend ainsi accorder aux villes un rôle coordinateur en utilisant des formes d’organisation renouvelées et innovatrices de l’économie de proximité. Le projet regroupe les opérateurs de ce domaine, les organismes de médiation entre les producteurs et les villes ou d’autres collectivités réparties dans l’Arc Atlantique.
La Conférence s’est dotée en 2008 d’un outil unique, la Charte atlantique de San Sebastián pour un développement urbain durable – Des villes vertes, attractives et solidaires, qui préconise le modèle de l’économie verte comme modèle d’avenir pour les villes atlantiques. Ce modèle propose des villes vertes, attractives et solidaires à travers la création d’un concept propre de développement urbain durable.
On définit ainsi l’espace atlantique comme une zone de coopération intervilles, sur des thèmes clés comme l’exemplarité en matière environnementale, le développement économique durable et innovant, le renforcement de la cohésion et la mixité sociale, le développement d’une coopération plus ouverte, plus efficace et plus ambitieuse et la mise en valeur de l’identité partagée des villes atlantiques et de leur patrimoine maritime. Si l’on considère la crise comme une chance pour évoluer collectivement et non comme un échec individuel, le moment est venu de mettre en oeuvre les principes contenus dans la Charte de San Sebastián. D’où le thème principal de l’assemblée générale de juin prochain, « Une stratégie intégrée pour l’Arc Atlantique » où, dans les différentes sessions de travail, les villes atlantiques établiront une feuille de route innovante pour donner un élan définitif à leur mobilisation.
Une coopération intégrée incluant tous les acteurs est proposée dans le chapitre cinq de la Charte, car tout comme une ville est bien plus qu’une mairie, l’espace atlantique est composé de divers intérêts qui doivent être pris en compte pour favoriser un développement équilibré, cohérent et respectueux du principe de subsidiarité. En accord avec cette demande, s’appuyant sur les études préliminaires telles que le Schéma de développement de l’Espace atlantique, et inspirées par les exemples de la stratégie baltique et de la stratégie pour la région Danube, les villes, avec l’ensemble des partenaires atlantiques, appellent à l’élaboration d’une stratégie intégrée propre à leur espace géographique.
Une stratégie intégrée pour l’Arc Atlantique supposera une conception tout à fait nouvelle des fonds et des politiques européennes qui seront coordonnés avec le financement national, régional, local et privé et définis par le système de priorités à établir par les différents interlocuteurs participant à cette conception. D’autre part, une stratégie pour l’Arc Atlantique dotée d’une dimension urbaine sera essentielle pour un aménagement équilibré du territoire européen grâce à la défense du rôle primordial des villes comme moteurs de développement.