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Portfolio
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RÉSUMÉ >  Gérard Fourel est né en juin 1946 à Irodouer. Il vit à Liffré, à la lisière de la forêt de Rennes. Il photographie les images de l’avant monde. En Castille, au Portugal et ici aussi, à notre porte ou plutôt au portail désormais de plus en plus fermé des usines. Le musée de Bretagne vient de lui acheter cinquante photographies de la série Fougères l’ouvrière dont nous présentons ici quelques images. On pourra découvrir un panorama des travaux de Gérard Fourel sur son site gerardfourel.com

     Gérard Fourel fait des photos. Au sens manuel du verbe faire, il les fabrique depuis l’instant (et l’instinct) du premier regard et la décision du déclic jusqu’au format final ! Ce qui définit au plus près les photos de Gérard Fourel, ce ne sont pas leurs identifiants, c’est son identité même. Car ce sont des autoportraits qu’il nous livre en photographiant à Fougères des chaussonniers de chez Martin, Prime ou Bertin, des laitiers de la laiterie Nazart ou des verriers de la cristallerie. Gérard Fourel a embauché tôt dans la vie ouvrière. À 14 ans dans les moteurs et ensuite dans le sillage des Fougerais en bleus ou en blouses, ceux qu’il nous montre, dont il connaît les nom et prénom, ses frères et ses sœurs, ses compagnons, ses camarades, ses collègues du bout des chaînes, dans les matins grisous ou le feu d’enfer du four. Gérard Fourel donne à voir cet envers du décor. Tellement loin désormais, qu’il est devenu domaine d’archives. Presque un devoir de mémoire ! La mondialisation, les délocalisations, les fonds de pension, tous ces mots en sion ont scié Fougères! Jean Guéhenno, le Fougerais, fut romancier comme Fourel est photographe. De petite extraction ! Ses photos sont un geste pour rendre les honneurs. Un usinage de la mémoire pour un portrait qui n’est pas que nostalgique.