L’Image Publique cherche à promouvoir des photographes de l’ouest, quelque soit leur statut (amateur ou professionnel) ou leur démarche photographique (reportage, photographie documentaire, photographie plasticienne. S’il fallait formuler l’esprit de cette manifestation, on pourrait dire qu’elle est particulièrement sensible aux rapports entre la photographie et la vie urbaine, les occupations/aménagements de l’espace, la vie quotidienne et les préoccupations sociétales , mais aussi aux regards des photographes qui sont au carrefour de multiples centres d’intérêt.
À l’origine, L’Image publique se déroulait en juin et avait pour ambition de permettre au public de visiter toutes les expositions à pied en un après-midi. L’idée était de créer un événement convivial autour de la photographie à Rennes à l’approche de l’été, et, pourquoi pas, d’investir la rue avec des projections en plein air.
« Investir la ville » à travers des lieux publics ou privés, est l’une de nos directions de travail. L’association a toujours le souci de présenter les images dans des lieux de vie et d’occuper des espaces qui ne sont pas a priori des lieux d’exposition. Il s’agit d’y proposer des temps de convivialité autour de la photo par le biais de projections, de débats ou de rencontres avec les auteurs. Depuis 2009, L’Image Publique s’est aussi étendue à des communes de Rennes Métropole, notamment à des médiathèques. Un parcours en bus (en partenariat avec Keolis Armor) est proposé depuis l’an dernier pour aider à découvrir ces expositions.
Les publics de L’Image Publique sont très divers : ils se répartissent à parts égales, entre étudiants, familles et retraités. La fréquentation des expositions, qui ne cesse de progresser, culmine à l’Orangerie du Thabor, où un accueil- point d’information est organisé chaque après-midi. Programme en main, les visiteurs (habitants de la métropole et de l’Ouest ou touristes de passage) peuvent ensuite parcourir la métropole à la découverte des expositions de leur choix3. Certaines sont visibles dans des lieux passants, parfois dans des quartiers excentrés. Durant un mois, la métropole est ainsi investie par des photographesauteurs qui ne sont pas forcément des grands noms reconnus au niveau international, mais qui s’engagent à dialoguer avec le public.
« Aller à la rencontre des publics », c’est aussi aller sur les marchés, dans les bibliothèques, dans les cafésrestaurants, ou encore sur Internet! L’Image Publique diffuse ainsi chaque année un plan des expositions, projections et débats, et réalise aussi un travail de présentation des photographes avec des radios. La manifestation souhaite aussi diffuser des vidéos sur Internet, et solliciter des réactions sur les réseaux sociaux, pour élargir encore les échanges. Alors que nous sommes submergés d’images, le travail des photographes demeure méconnu : beaucoup croient par exemple que la qualité des photographies dépend de l’appareil utilisé !
L’intérêt de la photographie est qu’elle touche tout le monde et de façon intime. Face à l’accélération des rythmes de vie, elle offre un arrêt sur image et induit une réflexion sur nos modes de vie, notre environnement, les sociétés et plus généralement le monde habité par les hommes.
L’Image Publique entend également mettre en valeur la manière dont chaque photographe construit un regard, c’est-à-dire une manière d’appréhender ce monde où nous vivons, sa vie et le monde de l’image, avec une distance et un recul qui lui est propre, en dehors de la pure immédiateté de la consommation. En tant que pratique, la photographie implique des techniques, mais aussi des usages sociaux, des représentations symboliques, des références à des mythologies (certains photographes se réfèrent à des oeuvres littéraires, d’autres à la peinture, d’autres à des questions de société…)
Les regards photographiques se construisent ainsi au carrefour d’un grand nombre d’éléments qui ne sont pas uniquement photographiques. Nathalie Wernimont, photographe- auteur dans le sud Finistère, témoigne : « lors de l’image publique 2009, j’exposais la série de photos «Chemins » au centre culturel de Cesson-Sévigné. Je partageais l’espace avec Valérie Donsbecke, dont je connaissais en partie le travail. Au fur et à mesure de l’accrochage, nous nous sommes rendu compte que nos images et nos scénographies entamaient un dialogue et se répondaient. Une belle surprise lorsque le travail nous échappe et prend son autonomie. »
Pour l’équipe de L’Image Publique, ce sont les images qui retiennent l’attention, mais aussi les démarches des photographes, les regards photographiques qu’ils construisent et qui structurent leurs travaux. L’équipe exprime aussi des coups de coeur en s’écartant sans doute de l’orthodoxie des galeries et lieux institutionnels.
C’est après examen des propositions d’expositions envoyées par dossier électronique, que l’équipe d’organisation choisit la programmation artistique. Celle-ci se construit aussi en relation avec les lieux d’exposition partenaires qui expriment des préférences. Une autre exigence est de présenter, si possible, des travaux inédits à Rennes afin de mettre en avant des découvertes ou des photographes émergents. Enfin, L’Image s’efforce de mettre en lumière des expositions déjà disponibles en faisant appel aux adhérents de Photo à l’ouest parmi lesquels figurent aussi des lieux emblématiques de la région comme l’Imagerie à Lannion ou Le Lieu à Lorient.