Les arbres nous parlent, s’adressent à nous. Ils sont des traces d’avant, des talus et des chemins creux entre les champs. Des rescapés, quoi. Regardez-les. Le service des Jardins les soigne, les bichonne, les maintient sous perfusion de ville. Ces arbres nous toisent comme des témoins. Les voitures passent trop vite à leur pied et les enfants semblent minuscules à leur échelle. Mieux qu’un regard, ils méritent un arrêt. L’un au croisement route de Saint-Malo-boulevard Charles-Tillon-boulevard des Trois-Croix. L’autre autre au carrefour rue de Chatillon-rue d’Espagne. Ces deux-là forcent l’admiration. Ce sont des arbres. Non, des monuments.
Les arbres nous parlent, s’adressent à nous. Ils sont des traces d’avant, des talus et des chemins creux entre les champs. Des rescapés, quoi. Regardez-les. Le service des Jardins les soigne, les bichonne, les maintient sous perfusion de ville. Ces arbres nous toisent comme des témoins. Les voitures passent trop vite à leur pied et les enfants semblent minuscules à leur échelle. Mieux qu’un regard, ils méritent un arrêt. L’un au croisement route de Saint-Malo-boulevard Charles-Tillon-boulevard des Trois-Croix. L’autre autre au carrefour rue de Chatillon-rue d’Espagne. Ces deux-là forcent l’admiration. Ce sont des arbres. Non, des monuments.
Cette alignée dite topiaire (taille décorative) au grand giratoire de Binquenais. Ceux qui s’en occupent sont des acrobates ou des sculpteurs. Les deux peut-être. Elle est comme une deuxième rue aérienne, dessinée au dessus des têtes par le feuillage taillé à l’équerre, rigide et souple, nu l’hiver et débordant au printemps. Cette allée d’arbres qui s’élève au carré est un chefd’oeuvre en ville.
Des arbres comme juges de paix. Fourche Saint-Hélier. Ils reviennent de loin, ils résistent. Un peu moches, pas très droits, ils se penchent pour voir des deux côtés la rue de Châteaugiron et celle de Vern. Ces arbres curieux de tout ne sont pas tous les jours à la fête sous les feux tricolores, les passages en trombe, le couloir des bus et tout le tintouin. Que font-ils là, ces arbres de petite essence, de maigre extraction? Le chantier de la Brasserie n’est pas loin, ils surveillent en coin l’avancée des travaux. C’est le cas de le dire, des arbres en encoignure! Honneur aux jardiniers qui les laissent tirer leurs marrons du feu!
Christo a emballé des ponts, le Bundestag, mais dans la ville, ici, ce sont les troncs qu’on emballe. Des tubages empilés et multicolores. Des ressorts colorés. Avez-vous pris le temps d’admirer ce land-art exigé par les polices d’assurance et le respect de la nature? Avezvous souri de ces rouleaux jaunes ou rouges composant un nouveau paysage le temps de décaisser les voies ou de refaire de les adductions ? On pourrait réclamer quelquefois qu’ils nous laissent ces colonnes où Buren n’y est pour rien! Avez-vous apprécié ces sortes de happenings rigolards que nos rues forment par moment? Des chaussettes pour les arbres ou des mitaines à troncs. Même en été!
Par moment, Rennes est forestière. À la sortie Villejean- Beauregard, à la suite des longs travaux du barreau de Pont-Lagot, des billes de bois sont alignées. L’emprise a été déforestée. Sans doute pour plus de visibilité. Sans doute pour des bonnes raisons dont la sécurité routière. Une minuscule forêt poussait là. Disons qu’on sort à présent de Rennes en traversant une clairière!
Le poète René Cloitre déplorait la minéralité rennaise (Place Publique n°17). Au centre, c’est plus qu’indéniable mais comment penser un centre sans pierre? Des sols sans pavés? Qu’importe, les rues étroites laissent libres quelques buissons vernaculaires. Jaillissent à la Croix-Carrée des roses trémières quand les grandes artères se vouent aux alignements. Les arbres se cachent dans les cours, se fourrent à l’abri des passages, tentant vers le ciel des sorties acrobatiques. Sans parler des parcs et des jardins privés. Ceux qui allergisent au printemps trouvent qu’il y a ici trop de tilleuls et trop de platanes. La ville prend modèle sur l’arbre: les rues sont ses branches (on parle d’embranchement !), les maisons sont ses feuilles, leur toit une frondaison et les immeubles des gros troncs hérissés de plus en plus d’arbres sur les balcons !