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Portfolio
#23
François Lepage : voyageurs sans bagages…
RÉSUMÉ > François Lepage, né en 1970, est Rennais, photographe, collaborateur de l’agence de photojournalisme SIPA press. Après avoir travaillé plusieurs années en Afrique et en Amérique du Nord, il entame en 2007 une série de reportages sur les filières agricoles et industrielles d’exportation, propos qui se transforme peu à peu en une plongée dans l’humain confronté à la disparition d’un monde, à l’espoir, à l’exil. De ce travail naissent deux expositions: Variations sur fil majeur, en 2010 puis Exils - voyageur sans bagage ni papiers. Cette dernière exposition a été présentée à Rennes, à Issoudun et bientôt à Blain. Quatre photos d’exils sont visibles actuellement au Musée de Bretagne dans le cadre de l’exposition Migrations.

François Lepage (suite)

    Un travail dans les Terres Australes et Antarctiques Françaises le met sur le chemin des grands espaces naturels protégés de France (Exposition collective Cœurs de Nature en France, Jardin du Luxembourg, Paris 2011).

 Il aborde ensuite les Chemins de l'école (Journey to School avec l'Unesco, expo collective, Onu, New York City, 2013) ou les expéditions polaires françaises dont est sorti un livre cosigné avec Caroline Britz, Marion Dufresne, revitailleur du bout du monde (Marines éditions) François Lepage prépare avec son frère Emmanuel, auteur de BD, un album réunissant leurs travaux (dessins, photos), à paraître en 2014 chez Futuropolis.

Voyageurs sans bagages…

      « En 2008, dans le cadre de mon travail de presse et par le biais du Réseau Éducation Sans Frontières, j'ai rencontré Amadou Dia, un jeune homme de 28 ans, jeté sur les routes à l’âge de 9 ans par la police mauritanienne. Un homme privé de sa vie et de sa liberté parce que le cours de l’Histoire a fait de lui un réfugié. Pendant 20 ans, il a parcouru plusieurs pays à la recherche d’une identité. De sa parole un peu lointaine maintenant je ne retiens que ce mot qui revient sans cesse, identité. Il n’a comme trace de son origine qu'un bout de papier vert qu’il a su conserver presque miraculeusement dans tous ses déplacements forcés, ses internements, ses naufrages, ses emprisonnements. Un bout d’identité délivré par le HCR en 1989 quand, lui, ses parents, ses frères et sœurs, ont été brutalement expulsés de leur village au bord de la frontière entre la Mauritanie et le Sénégal. Parce que l’histoire a écrit cette année-là qu’il ne fallait pas être un berger Peul sur cette frontière. C'est cette histoire, qui m'a conduit à effectuer ce travail présenté dans les pages suivantes, travail mené à Rennes entre 2008 et 2011 et regroupé dans une exposition intitulée : Exils, voyageurs sans bagage ni papier »

François Lepage