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Contributions
#10
La Compagnie Ocus débarque, qu’on se le dise !
RÉSUMÉ > Ils sont neuf, neuf acteurs, qui d’école en lycée, de spectacles en représentations, déversent du rêve et de la poésie. Même des collégiens se prennent au jeu des « boîtes à cris ». Et ça fait mouche. La compagnie s’appelle Ocus, pour compagnie Optimiste, Créative d’Utopie Spectaculaire. C’est en caravanes et sous chapiteau que ses membres dorment, rêvent, mangent et créent. À La Chapelle-Bouëxic, un maire courageux les accueille dans sa commune.

     Lycée Joliot-Curie, Rennes. La compagnie Ocus a débarqué, qu’on se le dise. Les caravanes sont installées, cinq ou six. Le chapiteau est immense à l’aune de la cour fermée du lycée. La compagnie fait son petit ramdam. Drainant d’abord quelques élèves, le premier jour, pas beaucoup. Le lendemain, c’est plus difficile de les éviter. Un ou deux professeurs, ceux qui sont porteurs du projet, ont été bien entendu contents de faire les présentations à leurs classes. Ce sont des professeurs qui sont dans la préparation pédagogique. Ils ont bien travaillé l’avant du projet, ont même conçu l’après. Pour l’heure ils sont dans le pendant, pendant que ça commence et pourvu que le ciment colle, que la mayo prenne, et que l’événement fasse événement.
     Eh bien ça marche à tous les coups, ça fait mouche. Les professeurs tournent la tête, regardent, écoutent. Le gros des élèves est pris dans cette transformation momentanée du lycée. Quelque chose se passe, entraînant son lot de poésie, sa charge émotionnelle, comme d’infimes vibrations de l’air. Voilà, il y a quelque chose dans l’air qui, tout à coup, suspend le temps, décale les rythmes et les rites, délycéise la routine si lisse, décorporatise les profs. La compagnie Ocus est dans les murs. Comme si elle était chez elle !

     À 10 h 30, récré, Grande Criée ! Des boîtes à cris ont été déposées à grand renfort de pédagogie. La première criée part souvent avec des cris réchauffés que les artistes ont dans le double fond de leur boîte. La deuxième criée, il faut encore trier : attaques ad professorem, histoires carambar, du gros, du gras : assez petit cul-hi puis, au fur et à mesure des interventions, des ateliers théâtre, la semaine avance, la criée se sophistique, le lyrisme décolle. Chacun y va de son haïku spontané que les neuf de la compagnie déclament ou susurrent, chaque acteur juché sur son petit tabouret maigrichon, chaque corps en équilibre instable, costumé en noir et rouge.
     Joli moment, les cris sont embellis, joués, surjoués, la cour résonne comme jamais, acoustique impeccable. Les cris sont enflés, tonitrués, carambolés ; leur sens étonne, percute ; chacun vient écouter voir si son cri a été retenu. Le jeudi ou le vendredi, tellement les cris sont beaux, rien n’est à jeter. À 15 h 30, prochaine Grande Criée, ça va être long de patienter !
     Le tour est joué, les bouts de papier se théâtralisent, les slogans fusent, le lycée décolle, le pari est gagné. Idem au lycée Jean-Macé où la Compagnie installe ses tabourets, crée ses criées, anime ses ateliers, idem pour les premiers cris, hésitants puis superbes, idem pour la lente appropriation par les profs. Remarquables, les profs, à l’arrièreplan, le long de la coursive, dos au mur, certains comme s’ils n’y étaient pas, ne perdant rien, souriant de voir leurs élèves sourire et prendre du plaisir, le partageant.

Une sorte de phalanstère étrange et poétique

     Compagnie Ocus : compagnie Optimiste Créatrice d’Utopie Spectaculaire. Acronyme à se fourrer le doigt dans l’oeil et le rêve devant derrière la cervelle ! Ils sont donc neuf acteurs, moyenne d’âge 27 ou 28 ans : au tout départ, la compagnie n’est pas foraine mais lycéenne. Là qu’Anna Hubert et Yann-Sylvère Le Gall se sont mis à deux pour décrocher un sigle pareil et surtout donner une architecture à leur Compagnie. Ils avaient 17 ans, étaient des lycéens plus sérieux que Rimbaud l’indique, donc libres et modernes, godillant leur bateau ivre sans que jamais le rêve recule. Ocus a donc le pied marin, raison pour laquelle ils tiennent debout sur leurs tabourets maigrelets ou dans les poubelles qui descendent des cintres en gîtant singulièrement.
     D’autres acteurs sont venus, formant une sorte de phalanstère étrange et poétique, qui rappelle des choses aux anciens post-soixante-huitards mais ne roule ici ni pour une référence unique ni pour un seul marqueur. Il y a dans cette Compagnie d’abord de la bonne compagnie, à savoir une socialité ouverte, ensuite un parti pris des marges et sans doute une transcendance partagée que la poésie, la danse, les marionnettes, la musique, le mime et les ailes des anges matérialisent, nous allions dire, incarnent !
     Revenons à ce mot qui est venu juste avant : acteur. Mot courant dans le théâtre sauf que c’est un mot aussi du lexique social et politique. Ocus fait vivre tous les sens du mot acteur. C’est-à-dire qu’à la ville et à la campagne, sur scène et en coulisse, côté jardin ou sous les cintres, les acteurs agissent. Acteur, du verbe faire. Ocus prolonge en symbole et en couleurs l’âge du faire !

Ils vivent ce qu’ils croient avant de croire ce qu’ils vivent

     Interrogez-les : ils ne se disent pas sur une posture de décroissance, pourtant l’humilité de leur statut, la simplicité de leur habitat, leur parti pris d’insertion au sein de la communauté villageoise, tout démontre un choix collectif. Ils disent que cette politisation ne les concerne pas, ils disent qu’ils ne sont pas sur une trajectoire théorique de transformation sociale, ils disent que c’est leur passion qui les engage, non leur engagement qui les passionne. Ils sont de cette génération inventive, autonome, assez radicale, qui ne se revendique pas mais qui élabore. Ils vivent ce qu’ils croient avant de croire ce qu’ils vivent. Ils font ce qui les définit avant de définir ce qu’ils font. Ils transforment par ce qu’ils sont et font, tout simplement. Voire de surcroît ! Voilà qui est très complexe et au sens plein du terme tout à fait politique.
     Ils le disent comme ça, sans fausse humilité, répondant à un impératif commun, lequel les fait danser, s’amuser, c’est-à-dire travailler d’arrache-pied. Le jour, la nuit, chaque mois qui passe, la Compagnie invente, planche, fabrique : c’est un atelier permanent où les mots ont autant de valeurs que les dés à coudre ou les bilboquets. Les choses sont en bois, en métal, en tissu, en carton et en plume. Tout un fourbi d’objets semble commander autant qu’eux au destin de leur compagnie.
     Les choses et les acteurs ont ici statut commun et quand il s’est agi de conter leur dernière fable, ils ont approfondi leur travail sur les mythes et débouché directement d’Ariane, via OEdipe, vers Pégase ou Icare. Leur dernier spectacle à ne manquer sous aucun prétexte s’intitule donc And try to fly !
     Spectacle qui s’adresse à tous les âges. Les plus petits, les bébés même, regardent les explosions de plumes et identifient l’insensé d’un bestiaire et d’une basse-cour passablement hystérisés. Les plus âgés retrouvent cette solitude que Beckett a déjà mise en pièce, ajoutez-y le décapage absurde d’Ionesco et les dérapages de Dubillard, vous aurez presque fait le tour de cet univers foutraque et poétique.

     La Compagnie a sous son coude, malgré son jeune âge, un catalogue déjà très ouvert, des piécettes pour tout petits (grand succès pour le fameux Rateau Bizarre que lunombre d’écoles, crèches et bibliothèques du département s’arrachent) ou textes plus humanistes dont Les gens de couleur (devenu 1 000 tours minutes aux dernières nouvelles) que tout force à aller voir pour contrecarrer la tendance du jour à exclure et racialiser à outrance.
     Compagnie donc jeune et vivant son travail collectif dans une vie quotidienne partagée : les caravanes dont on parlait au-dessus, qui se sont installées à Joliot-Curie ou à Jean-Macé ne sont pas là que pour créer une ambiance artistique, séquence bohème, ou dresser un joli fond de scène, séquence décorative. C’est que les artistes y vivent pour de vrai et même si ces neuf énergumènes ne sont a priori pas de la famille Romanès, les caravanes sont bel et bien leur habitation. Là qu’ils dorment, rêvent, mangent et créent. Dans ce caravansérail où les enfants naissent, eh oui, un bébé au moins de douze mois et quelques est né dans sa crèche à roulettes, se conçoivent presque pareillement les spectacles : discussion, choix des corps, choix des décors. Assez rare pour qu’on insiste un peu là-dessus : la création collective est possible, la preuve en 2011 par Ocus ! Et sans doute n’est-ce pas simple, sans doute cela se fait-il dans la douleur, nul ne peut en douter. Rien de moins qu’une mise au travail.
     Fabricants de tout, depuis les gradins sur lesquels les spectateurs s’assoient ou le praticable arrondi sur lequel ça se joue jusqu’aux trouvailles à la Makaïev-Deschamps. Artisans d’un arte povera dont l’intérêt est moins de faire semblant (ce qui serait démagogique) que de rassembler et de faire (ce qui est démocratique).

On se croirait revenus au Théâtre de poche !

     L’autre preuve qu’ils apportent, c’est leur force de conviction. Ce théâtre vivant sort des nomenclatures agréées et des labels institutionnels : ce théâtre est vivant parce qu’ils y vivent, en vivent et parce qu’ils le vivent. On se croirait revenus aux premiers temps de la Compagnie Libault-Estier au Théâtre de poche de Hédé ou, décentralisation oblige, à la CDO quand les pionniers partaient dans chaque patro pour réveiller et des fois révéler Molière ou Harold Pinter. La différence avec Ocus, c’est précisément cette irrévérence au texte avec un grand T d’un auteur avec un grand A.
     Eux ont ôté l’auteur. Ils font collectivement tout ce qu’ils font, détachant l’une ou l’autre d’entre eux pour mettre en scène. Ils assument et assurent leur texte. Ils sont auteurs en plus du reste, monteurs, démonteurs et dompteurs de rats (russes !). L’auteur est remisé au lycée dans son manuel, eux épongent la modernité. Ils inventent à partir de l’aujourd’hui une parole rassemblée ou au contraire décalée, qui tend des miroirs et dit de nous autant que celles du répertoire. Comme un chorégraphe invente une interprétation de l’oeuvre musicale, eux laissent aller, générationnellement, émotionnellement.
     De répétitions désordonnées en répétitions désordonnées, un texte se découvre, sorte de matière que la metteure en scène dégage, cadre, coupe et peaufine. Écriture automatique qui se fixe petit à petit entre décision subjective et choix collectif. Les acteurs avec leur histoire, leur sensibilité, leurs creux et leurs bosses sont les premiers spectateurs de ce qu’ils secrètent, avec les accessoires qui vont avec, costumes, marionnettes et autres morceaux de carton.
     Comme ils vivent, mots et corps, corps et mots, ils construisent et déconstruisent un texte dont les jambes sont les partitions, les bouches les points et virgules, les bras les exclamations et Clotilde sur son fil attrape la lumière, la funambule est violoniste, on dirait parfois être revenu au temps où M. Poquelin, prénom Jean-Baptiste, déboulait dans ses villages entre Carpentras et Perpignan, langue d’oc oblige, et dévoilait ses mots et ses moqueries devant des villages incrédules et ravis. Quand Ocus parcourt le festival de l’Ille, c’est toute proportion gardée cette aventure théâtrale qui se rejoue : trente personnes un soir à Saint-Gondran, calculons la proportion de Parisiens un soir sur les scènes parisiennes par rapport au nombre de Franciliens : que dit la statistique ?

Aux premières loges les habitants de La Chapelle-Bouëxic

     Pour loger de tels paroissiens, il faut un maire courageux et un village d’accueil accueillant. Ils les ont trouvés aux portes de Brocéliande. L’endroit était prêt depuis quelques siècles : c’est Roger Morazin, premier magistrat de La Chapelle-Bouëxic, canton de Maure-de-Bretagne, qui a donc mis à disposition, par convention annuelle renouvelable, son château abîmé et le parc où le chapiteau est dressé et l’ancien potager où les caravanes abritent les artistes. Dans le château, quelques pièces dans l’aile viable sont investies : salle de répétition, costumerie, ateliers... Les habitants assistent aux répétitions, entendent cris et coups de gueule, chants et grincements d’archet avant que de cette matière brute se dégage une forme et que le spectacle existe. Ils sont aux premières loges. Invités aux générales, les écoliers de La Chapelle appellent chaque artiste par son petit nom et participent entre autres aux ateliers marionnettes. Ocus accueille en résidence d’autres compagnies, des troupes en roulottes et à cheval ou plus classiquement acheminées et pour la publicité, l’école est visitée par les artistes ou l’accordéon alerte les bistrots que le spectacle a lieu ce soir à 21 h au château !
     Le temps d’un bivouac à La Chapelle-Bouëxic où ils sont pour la troisième année, ils sont de ce territoire, ce dernier qui participe aussi de l’inspiration. Peut-être après tout que l’oiseau du And try to fly n’est autre qu’un oiseau de nuit qui, chaque soir, depuis Maure jusque Campel ou Bovel, raconte à tous ses collègues oiseaux une histoire qu’ici les gens d’Ocus écoutent et ensuite répètent à tous vents.

Plus qu’un territoire c’est aussi le théâtre qui agit

     Le territoire ne peut que compter dans ce qu’ils content et racontent. Il faudrait fouiller du côté des anciens de cette contrée : sans le savoir, peut-être ils renouent et continuent une histoire d’histoires commencées il y a loin. Le pays les inspire et vice versa. Ici qu’ils vivent pour l’instant, ici que naissent leurs enfants, que s’enracine leur création et quand la compagnie joue dans les festivals à Châteaulin, Melesse ou à Rennes, le public est conquis, sentant que davantage qu’un territoire, c’est aussi le théâtre qui agit, dont l’universel est le lexique !
     Peut-on, pour conclure, tenter un concept suffisamment totalisant pour risquer l’approximation et suffisamment large et barge pour saisir au moins des parties de ce que cette jeune Compagnie fabrique : osons, nous verrons ce qui retombe de dépôt comme on le dit dans les bouteilles. Posons que ces jeunes artistes, à la fois donc acteurs de leur vie et acteurs sociaux, agissant pour eux (ça les nourrit à tous les sens du terme) mais aussi au lien d’un village ou d’un lycée, est-ce que cette compagnie-là n’est pas en train de susciter rien de moins qu’une poétique, c’est-àdire, réunissant à la fois éthique et esthétique, une poéthique donc, permettant à l’art de passer entre, d’aller où il n’était pas prévu qu’il aille ? Pour l’instant sans les institutions lourdes, sauf l’admirable prise de risque d’un maire.
     Oui, sans doute que cette jeune Compagnie réinvente ce que Malraux avait conçu au 20e, mais eux l’agissent au premier sens du terme. Mettant la maison en culture, sens dessus dessous et en premier, ceux qui y habitent, tous, de la place du village ou des salles de classe au chapiteau jaune et bleu.

PLACE PUBLIQUE > Roger Morazin, qui êtes-vous pour faire ce pari culturel ?

ROGER MORAZIN >
Je suis un maire issu de la ruralité. Mes parents étaient cultivateurs et je ne parlerai surtout pas ici de désert culturel. Nous avons une culture, nous avons nos habitudes, nos goûts. Mais je pense essentiel d’ouvrir culturellement les esprits, d’appeler à une réflexion notamment sur la différence.

PLACE PUBLIQUE > Qui a fait le premier pas ?

ROGER MORAZIN >
C’est moi. Un des artistes fréquentait en tant que parent d’élève l’école de Maure-de-Bretagne où j’enseignais. Je lui ai dit que le projet Ocus m’intéressait vraiment. Notre commune possède un château et ses dépendances et je savais qu’Ocus cherchait une résidence.

PLACE PUBLIQUE > Un pari politique ?

ROGER MORAZIN >
Ça s’est fait… à la hussarde ! Je les ai rencontrés, ils ont rencontré le conseil municipal, ça a pris un mois ! J’ai effectivement fait un pari, m’appuyant sur la confiance que mon conseil m’accorde. Désormais, aux renouvellements annuels de la convention, pas une seule voix ne s’y oppose.

PLACE PUBLIQUE > Question de confiance ?

ROGER MORAZIN >
Absolument, surtout au départ. Je savais que si je me plantais, on me le reprocherait, mais j’ai d’emblée ressenti de la part d’Ocus une sincérité. Avec évidemment le risque que je prenais d’installer en plein bourg les caravanes. Ce n’est jamais gagné d’avance. J’avais la seule exigence qu’il n’y ait pas de désordre autour. Elles sont derrière un mur. C’est-à-dire qu’elles se voient sans trop être exposées. Voilà bien la preuve de cette ouverture d’esprit dont je parlais : tous ceux qui vivent en caravane ne sont pas dangereux. Cette différence fait évidemment partie du pari culturel et le dépasse.

PLACE PUBLIQUE > Comment Ocus s’intègre au village ?

ROGER MORAZIN >
Ils ont été tellement bons. S’insérant dans la vie au jour le jour. Ils font des criées dans les bars, ils s’intègrent au comité des fêtes, de manière bénévole même ! C’est vrai que les spectacles n’ont pas l’écho qu’on souhaiterait. C’est difficile d’aller au spectacle mais à la cérémonie des voeux du maire, j’ai encore encouragé tous mes concitoyens à aller voir leur dernier spectacle, de grande qualité. Je leur ouvre les pages de L’écho chapellois qui paraît tous les deux mois.

PLACE PUBLIQUE > Quel est l’intérêt majeur ?

ROGER MORAZIN >
Pas que Place Publique en parle, même si c’est important. On a eu des radios et des télés qui sont venues voir leur travail. Cela contribue à une dynamique. Mais l’intérêt majeur est que ce lieu si difficile à cultiver le soit. Pour les enfants, pour les adolescents, pour les adultes également, pour se confronter à un spectacle qu’on ne comprend pas, qui interroge, pour sortir du «c’est bien», «c’est nul» ! Ocus ce n’est pas Plus belle la vie, c’est la vie ! Le spectacle nous force à avoir une opinion et c’est bien que les artistes ne nous proposent pas que des choses qu’on aime.

PLACE PUBLIQUE > Vous y allez ?

ROGER MORAZIN >
Dès que je peux. On a eu des choses extraordinaires ! Visibles par tous les publics. Ils parlent de partir, et c’est le lot des compagnies. Mais je rêve d’un lieu permanent qui pourrait recevoir des artistes en résidence deux ou trois mois durant. Cela ouvre forcément, cela force d’une certaine manière à d’autres regards et cela apporte un surcroît de notoriété à un canton qui en a forcément besoin…

PLACE PUBLIQUE > Et Loppsi 2 dans tout ça ?

ROGER MORAZIN >
Je vous l’ai dit, le compromis est réel. Social, politique, culturel. La commune met à disposition le château, un local commun pour la vie commune et chacun ayant besoin d’une vie privée, le jardin pour les caravanes des artistes. Les artistes ont des modes de vie différents. C’est cela qui est intéressant et cela qui m’intéressait : faire vivre ensemble ces différences.