Tous les mercredis, un scénario identique se déroule à la sortie du métro Villejean-Université : un peu avant 18 heures et 20 h 30, des groupes de cinéphiles – essentiellement des étudiants, mais pas seulement – se pressent pour découvrir la programmation éclectique du ciné-club Le Tambour. Elle est assurée par un groupe de douze étudiants de Licence 3 Arts du spectacle de Rennes 2, au rythme annuel de 24 soirées, soit 48 séances. Les tarifs ? Imbattables ! 5 euros seulement donnent accès à deux mois de programmation, soit jusqu’à 12 séances. Inauguré en 1997, cet auditorium de 250 places s’est fait un nom dans la vie culturelle rennaise, en se spécialisant dans la projection de films rares ou anciens, rarement programmés ailleurs. Démarche pédagogique oblige, les spectateurs se voient remettre à l’entrée un petit texte d’accompagnement présentant l’oeuvre projetée, rédigé par un étudiant de l’association Scèn’art. Il arrive également que des débats et des tables rondes prolongent la soirée. Le fait que la programmation soit assurée depuis cinq ans par des enseignants, puis depuis cette année par les étudiants eux-mêmes – elle était auparavant réalisée par l’association Clair-Obscur – donne une dimension nouvelle à la démarche, et ce travail est d’ailleurs pris en compte dans l’évaluation de leur cursus universitaire. Autre nouveauté : depuis 2013, le ciné-club est affilié à la fédération Interfilm, ce qui lui permet d’accéder à un important catalogue de films.

     Chaque soirée du mercredi est placée sous le signe d’une thématique précise : genre cinématographique, pays, cinéaste… Plusieurs d’entre elles font l’objet d’un partenariat avec d’autres associations culturelles locales. « Grâce au Tambour, j’ai découvert des films que je n’aurai jamais eu l’idée d’aller voir en salle », confie un étudiant habitué des lieux. Certaines séances font le plein : programmée en octobre dernier, le chef-d’oeuvre d’Alfred Hitchcock, Vertigo, s’est joué à guichets fermés et les organisateurs ont dû refuser du monde ! « La double séance est très intéressante pour marier les genres et expliquer les liens entre des oeuvres », précise Éric Thouvenel, enseignant en cinéma à Rennes 2 qui accompagne la démarche. « Chaque séance accueille au minimum 50 spectateurs, et la moyenne s’établit entre 100 et 150 selon l’affiche », indique-t-il. Un vrai succès qui s’inscrit dans la durée, en témoigne le nombre de cinéphiles qui, chaque mercredi, font désormais un détour par le Tambour.