31 août, l’entre-deux, fin des vacances, visite chez David Cras. Entre le centre de Rennes et ses premières périphéries, au 227 rue de Nantes s’étire une lame longiligne où l’architecte breton s’est installé pour y rassembler désormais une petite dizaine de collaborateurs. Les dossiers s’y entassent, témoignant des nombreux bâtiments qui y furent conçus. Le fondateur s’interroge entre deux séquences. La crise n’épargne personne, et surtout pas les acteurs du monde du bâtiment et de la construction. L’architecte s’approche de la soixantaine mais un chantier prestigieux l’attend pour le mitan des années 2010, cet ancien couvent qu’il faut donc reconvertir en Centre des congrès sur la place Sainte-Anne au terme d’un concours remporté face à Renzo Piano, Tadao Ando et Marc Barani, les trois autres équipes finalistes. Le cœur de Rennes, là où la reconnaissance est arrivée il y a vingt ans avec un petit immeuble de logements sur trois niveaux et un commerce en rez-de-chaussée livrés pour le compte du Diocèse, rue de la Parcheminerie en 1992. David Cras, probablement l’architecte breton le mieux reconnu par la critique parisienne autant que par ses confrères armoricains, collectionnant les publications dans Le Moniteur architecture autant que les distinctions à l’occasion du Prix Architecture Bretagne, qui fête ses 20 ans cet automne. Pas de site Internet, un peu secret, presque timide, sondant son interlocuteur avant de se livrer à son tour, l’architecte s’interroge autant sur le sens du régionalisme que sur le sens d’une vie d’architecte. Moderne érudit, cycliste converti et véliplanchiste aguerri, c’est sur le chemin des festou noz qu’il est venu à l’architecture.