L’Université Rennes 2 est pionnière sur les questions de mobilité écoresponsable. Après avoir décalé les horaires des cours pour lisser les pointes de fréquentation du métro le matin, elle décide de développer le covoiturage. Les enquêtes menées par l’Université en 2012 et 2013 montrent que c'est le mode de déplacement privilégié des étudiants pour leurs trajets du week-end. Néanmoins, la moitié d’entre eux ne le pratique pas.
Un groupe d’une dizaine d’étudiants du Master 1 de géographie s’est porté volontaire pour étudier et concevoir des solutions nouvelles. Au programme : désengorger les parkings, renforcer l’autonomie des étudiants, réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais surtout rendre acceptables les coûts de déplacements !
Avec l’appui des équipes BMA, ce groupe de travail a établi plusieurs profils de mobilité parmi les étudiants du Campus Villejean :
> La Rennaise du centre : le bus et le métro n’ont pas de secret pour elle. Elle profite d’un bon cadencement et n’attend jamais le bus plus de 3 minutes.
> Le cycliste : il plébiscite le vélo libre-service, apprécie les pistes cyclables aménagées et le faible coût de l’abonnement, se joue des contraintes climatiques grâce à un équipement adapté… Il est tellement convaincu qu’il en a abandonné le métro !
> La Rennaise de la seconde ou troisième couronne : sa mobilité est un peu compliquée. En début d’année, elle opte pour la voiture. Souhaitant réduire ses frais, elle essaie le service de transport périurbain. La durée interminable du parcours et le faible cadencement ont raison de cet élan de motivation : elle reprend sa voiture un mois après.
> Le « mitigé » : il prend le métro pour deux stations et serait prêt à passer au vélo électrique pour ne pas perdre son confort.
Partant de ces constats, le groupe s’est fixé comme objectif de favoriser le covoiturage « communautaire », sur le week-end ou au quotidien. Aujourd’hui, les étudiants voient dans la multiplication des sites de covoiturage payants et la crainte de l’insécurité une réelle limite au déploiement de ces solutions. Renforcer l’appartenance à leur université et rencontrer d’autres étudiants, apparaissent toutefois comme de réelles motivations au covoiturage communautaire.
Ainsi, la solution envisagée consiste à créer un site accessible et dédié uniquement aux étudiants, avec un prix minimal non imposé, une possibilité de proposer des voyages gratuits, une ergonomie efficace et une charte graphique attractive. Une analyse de marché a permis d’identifier des offreurs prêts à tester l’expérience. Le projet devrait voir le jour sur l’année universitaire 2014-2015.
Dans le cadre du programme BMA, Bruz (18 000 habitants, 2e ville de l’agglomération rennaise) lance Klass, un système d’auto-stop organisé de proximité sur le campus de Ker Lann. Ce dernier compte plus de 6 000 étudiants dont 1 000 résidents, et une soixantaine d’entreprises. Klass (Ker Lann Auto-Stop Service) est le fruit d’un travail collaboratif d’un an entre étudiants et salariés. Simple, gratuit et convivial, il vise à accroître l’autonomie de déplacement des étudiants et des salariés, tout en diminuant « l’auto-solisme » dans cette zone périurbaine.
Concrètement, il s’agit de 4 points de rencontre situés près des arrêts de bus du campus et symbolisés par des panneaux indiquant la destination (Bruz ou Rennes). Conducteurs et passagers sont libres de s’entendre sur le point de dépose, au plus près des trajets habituels de chacun. Immédiateté et fluidité sont les deux maîtres mots du dispositif. Klass sera expérimenté à la prochaine rentrée universitaire, en septembre 2014.
Ce projet est soutenu localement par l’association regroupant les 17 écoles du campus (le Collège des Écoles), l’association des entreprises de Ker Lann (Ekla) et l’association des étudiants (Adek).