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Initiatives urbaines
#33
Mongo, une petite ville en croissance au Sahel
RÉSUMÉ > Le Sahel n’est pas seulement le lieu de la sécheresse et de la faim qui surgit parfois à la une des médias occidentaux. Alors que les paysans luttent contre la désertification et les crises alimentaires, les questions d’urbanisation sont aussi à l’ordre du jour. Au centre du Tchad, la ville de Mongo est longtemps restée enclavée dans ses montagnes. Mais, récemment reliée à la capitale N’Djamena par une nouvelle route, elle commence à afficher le visage d’un centre urbain en pleine mutation.

     Le Guéra est une région étonnante. En plein coeur des plates étendues sahéliennes du Tchad, des collines et des montagnes s’élèvent, incongrues dans cette gigantesque plaine, comme si elles avaient été posées là par d’antiques bâtisseurs. On croirait des amoncellements de pierres ovales, déposées une à une par une main patiente, en vue d’organiser la vie des Hadjéraï, les « montagnards », habitants de la région.
    À quelques kilomètres à peine de Mongo, sur la route venant de N’Djamena, on ne se doute pas qu’au pied de cette petite montagne, à peine une colline, se tient la dixième ville du Tchad. On commence par traverser Gadjira, un petit village de cases traditionnelles et de maisons rectangulaires en brique surmontées de tôle, et puis on aperçoit le drapeau tchadien signalant le petit aéroport sur lequel l’avion du Programme Alimentaire Mondial vient se poser deux fois par semaine. Apparaît enfin le panneau signalant la commune de Mongo. En arrivant à Gadjira, l’asphalte de la route a brutalement disparu. Il n’y a pas si longtemps, Mongo était beaucoup plus enclavée. Il y a à peine plus d’un an, le bitume s’arrêtait à Bitkine, à 60 km de là. En saison humide, le fleuve Bang Bang, alimenté par la chute des pluies, pouvait bloquer le passage pendant plusieurs jours. Les voyageurs devaient alors patienter à Mongo quand ils étaient en route pour la capitale, ou rebrousser chemin jusqu’à Bitkine, si près de leur destination. Aujourd’hui, un pont construit par les Chinois assure un passage, quel que soit le flux du fleuve.
    Accolée à l’une des montagnes de la région, Mongo se fond dans le paysage sans le dénaturer. À l’observer du haut de cette montagne, sa présence ne se signale que par l’émergence, au-dessus des arbres, des minarets de la grande mosquée, des fumées qui montent des habitations et des rues, et plus loin, par les bâtiments en construction du quartier administratif. Il y a ici peu de bâtiments à étage, qui élèveraient la ville au-dessus du sol.

     Il est bien difficile de dégager un plan d’organisation de la ville. Le grand marché constitue sans conteste l’un de ses poumons. Il s’étend de part et d’autre de l’une des rues principales. D’un côté, dans le marché couvert, les commerçants qui vendent des pagnes pour la confection des habits, des pantalons et des chemises, des tapis, des chaussures et des objets de toute sorte, exposent leurs produits dans de petites boutiques. De l’autre, des femmes viennent vendre sur leurs étals protégés du soleil par des auvents en secko – une sorte de paille tressée – les fruits et les légumes produits du maraîchage, aubergines, tomates, salade, oignons, bananes ou goyaves, ainsi que tous les condiments et l’huile nécessaires à la confection des repas. À certains moments de l’année, des kilos de criquets grillés s’étalent sur des bâches en plastique, que l’on peut acheter pour presque rien.
    Le marché permanent descend le long de petites rues jusqu’à une grande esplanade, où se tient le marché du mercredi, jour durant lequel tous les villageois des alentours viennent en chameau, en âne ou en voiture, vendre leurs marchandises. C’est le jour où l’on voit des véhicules apporter de nombreux sacs de mil ou d’arachides, des caravanes de chameaux guidées par un homme enturbanné vers le marché au bétail où s’échangent vaches, chevaux, chameaux et chèvres et où les marchandises s’entassent sous les étals et le long des rues. Non loin se trouve le nouveau marché couvert. Construit depuis plus de deux ans, il est resté inoccupé jusqu’à la mi-2014, faute d’une entente de la municipalité avec les commerçants sur le loyer des boutiques. C’est l’un des exemples de la mauvaise gestion de l’administration tchadienne. Depuis, quelques femmes se sont timidement installées sous les halles, pour y vendre leurs produits, avant de repartir pour la plupart à leur étal d’origine sous les seckos, ne supportant pas la chaleur dégagée par la tôle censée les protéger du soleil. Ce nouveau marché, malgré son restaurant, ses places de parking et ses lampadaires modernes, ne s’est pas encore imposé dans la vie mongolaise.

     L’autre point névralgique de la ville est le Parc, la gare routière où les bus viennent déposer leurs voyageurs. Mongo est située sur la route qui mène de N’Djamena à Abéché, la grande ville de l’est, et plus loin vers le Soudan. C’est donc un carrefour commercial important. Tout autour de cette place, on trouve des restaurateurs faisant griller viande de chèvre, abats et poulets sur des grilles au-dessus d’un feu de bois, des commerçants vendant boissons fraîches et articles divers pour le voyage. Souvent, ces boutiques appartiennent à l’une des compagnies de transport aux noms évocateurs, Guéra Star, Al Afia (la santé) ou Al Watan (la patrie). Le soir, des femmes viennent s’asseoir sur des nattes étalées devant les boutiques pour vendre les repas qu’elles ont préparés.
    En dehors de ces deux points, au pied de la montagne, la ville s’étend le long de rues non goudronnées qui se croisent à angle droit, dans lesquelles une vie intense se déroule durant la journée : vente de fruits, beignets ou cigarettes à de nombreux coins de rue, hommes installés sur des nattes devant les maisons répondant aux salutations des passants ou jouant aux cartes, enfants jouant au ballon ou avec une roue et un bâton… La ville est divisée en secteurs et chaque quartier est placé sous l’autorité d’un chef de carré qui intervient dans les ventes et les achats de terrains et dans la résolution des conflits de voisinage.

     L’habitat s’organise en concessions, délimitées par des murs en terre, dans lesquelles vivent plusieurs familles ou plusieurs branches d’une même famille. Certaines maisons sont encore des cases rondes surmontées d’un toit de paille, comme on les voit dans les villages. Mais la plupart des habitations sont des bâtiments rectangulaires construits en brique cuite, d’une ou plusieurs pièces, suivant la richesse des habitants.
    À l’intérieur des concessions, l’espace est parfois divisé par des murs en secko ou bien laissé ouvert. C’est un espace commun, où l’on accueille les visiteurs. Le linge y sèche sur un fil, un espace est réservé à la cuisine. Toute une vie communautaire s’y développe : les voisins s’entraident, échangent les dernières nouvelles et les enfants jouent ensemble dans la cour. Dans la journée, les moments passés à la maison se déroulent dans cet espace semi-collectif. Les maisons, pour la plupart, ne servent guère que pour la nuit. C’est l’espace de l’intimité conjugale ou familiale, dans lequel le visiteur pénètre rarement. Les maisons construites en briques cuites ne sont d’ailleurs pas vraiment prévues pour accueillir : quasiment sans fenêtres, elles sont perpétuellement plongées dans la pénombre. Le sol est souvent couvert de nattes et de tapis libyens ou saoudiens, les murs décorés de tentures soudanaises. Les plus riches installent des canapés et des coussins dans un salon, en face de télés à écran plat branchées sur les grandes chaînes arabes comme Al Jazeera.

     La rupture est frappante entre l’intérieur des concessions, bien entretenu, parfois décoré de plantes et d’objets peints, régulièrement balayé par les femmes, et la rue, où s’entassent les ordures ménagères, où les animaux viennent fouiller en quête de nourriture et où charrettes et motos slaloment entre les trous. La rue est un espace de convivialité, mais surtout réservé aux hommes. À côté des portails des concessions, des nattes sont installées, sur lesquelles les hommes peuvent passer de longues heures à discuter, à l’abri de l’ombre des murs ou d’un auvent en secko. Devant les boutiques, des bancs permettent de s’asseoir et de contempler l’animation. Seuls quelques espaces sont fréquentés par les femmes à l’extérieur du foyer : le puits, véritable lieu de sociabilité au lever ou à la tombée du jour, le marché, où elles s’approvisionnent ou vendent la production des villages et quelques endroits où elles vendent des repas ou des fruits dans la rue.
    On observe ainsi une stricte séparation entre les femmes et les hommes. Aux femmes, l’espace privé de la concession et la lourde tâche de la gestion du foyer et de la préparation des repas. Aux hommes, l’espace public de la rue, la tenue de boutiques de matériel électronique, certains métiers manuels tels que tailleur ou forgeron. Quand les femmes se déplacent dans la ville, pour aller au marché, pour rendre visite à une amie ou pour participer à une activité, c’est couvertes d’un lafaye, ces grands voiles aux couleurs chatoyantes ou d’un tissu, comme si elles emportaient dehors avec elles une part du confinement du foyer.

     Les visites sont très importantes dans cette société de la convivialité. Des nattes installées devant les maisons sont prêtes à accueillir le frère, la soeur, l’ami ou l’étranger de passage. On s’y installe, pieds nus, tandis qu’un grand récipient d’eau est offert en guise de bienvenue, en attendant que le thé soit prêt. On y discute, on y échange nouvelles et plaisanteries, parfois pendant de longues heures. S’il y a bien une valeur centrale de la société tchadienne, c’est l’hospitalité, l’accueil de l’étranger. La porte n’est jamais fermée au visiteur de passage. Celui qui ne peut pas s’acheter à manger trouvera à coup sûr une part de repas chez un parent ou un ami, la part de l’étranger, toujours prête au cas où. Il y a ici peu de place pour la solitude. On ne laisse pas quelqu’un manger seul, celui qui vit seul est pris en pitié ou considéré comme un original, voire un fou.
    Qu’il s’agisse d’une visite à un parent, un ami, d’une visite de soutien pour un malade, de condoléances après un décès, la visite occupe une grande partie du temps libre d’un Tchadien. Celui qui reste chez lui, qui ne prend pas le temps d’aller saluer ses voisins ou ses collègues court le risque d’offenser ses connaissances. On finira par l’ignorer. Difficile apprentissage pour l’Occidental habitué à attendre une invitation avant de se rendre chez quelqu’un. Mais il apprendra rapidement qu’une place lui sera toujours proposée sur la natte, et qu’un verre de thé lui sera toujours offert, quelle que soit l’heure de la journée. Il découvrira que son hôte, bien loin d’être dérangé par ces visites intempestives, est la plupart du temps honoré de recevoir quelqu’un.
    Accueillir l’étranger est une question d’honneur, presque sacrée. Mais en retour, l’accueilli est ainsi chargé d’une responsabilité à l’égard de son hôte : il se doit de l’honorer à son tour en buvant et mangeant tout ce qu’on lui offre. Il n’est pas question de refuser la boule (plat traditionnel à base de farine de mil la plupart du temps et accompagné de sauces diverses), le thé ou le gâteau offert, le refus étant considéré comme l’une des plus grandes marques de l’impolitesse. Pas question non plus de partir à sa guise, après une visite éclair : au Tchad, avant de quitter un ami, on doit d’abord lui « demander la route ». Et celle-ci ne sera accordée qu’après un certain temps, à moins d’avoir une bonne raison pour partir.

     Avec une population estimée à 30 000 habitants dans une région qui en compte 300 000, Mongo n’est pas encore une grande ville. La marque de son passé rural reste présente dans la vie quotidienne, dans les rues et dans l’organisation des temps de l’existence. Tous les natifs de la région gardent des liens très forts avec leur village d’origine.
    La principale source de revenu pour la population reste l’agriculture. Presque tous les Hadjeraï, les habitants du Guéra, cultivent le mil et les arachides. Certains font du maraîchage. Cette réalité contraint tous les domaines de l’existence. La saison des pluies ne dure que de juin à octobre environ, et le reste de l’année est marqué par une sécheresse importante. À partir de mai, les paysans commencent à préparer les plantations et la saison des pluies est consacrée aux travaux des champs. Tous ceux qui travaillent à Mongo et qui possèdent un champ au village, et ils sont nombreux, consacrent une grande partie de leur temps à ces travaux. Les activités d’un autre type sont donc considérablement ralenties durant cette période. L’école, par exemple, est subordonnée au calendrier agricole : malgré les dates officielles de l’année scolaire, elle s’arrête dès les premières pluies et ne reprend qu’à la fin des récoltes, quand les enfants ne sont plus mis à contribution dans les champs.
    Ce poids de la ruralité se voit aussi dans les rues de la ville. Sur les grandes voies, les voitures et les motos doivent composer avec les charrettes tirées par les ânes ou les chevaux, avec les caravanes de chameaux les jours de marché et avec les troupeaux de vaches et de chèvres qui traversent la ville en toute quiétude. Durant les périodes d’activité agricole, on voit les paysans munis de houes partir vers la brousse et revenir le soir à Mongo, parfois chargés de la récolte du jour. Il n’y a pas de transition entre la brousse et la ville. Les deux easpaces sont immédiatement contigus et en relation constante.

Une ville en croissance et de nouveaux défis matériels

     Toutefois, de nombreux indices montrent que Mongo est une ville qui grandit, qui change et qui affichera une image complètement différente d’ici quelques années. Les changements se voient dans tous les éléments de la vie quotidienne, de la station Total qui vient d’être inaugurée et apporte du carburant de bonne qualité et même des marchandises jusque-là impossibles à trouver (gâteaux européens, boîtes de conserve de plats préparés et jusqu’aux serviettes en papier !), au marché, sur lequel apparaissent des fruits variés provenant du Cameroun. Des banques installent leurs agences climatisées en prévision de futurs clients et les téléphones portables aux multiples fonctionnalités se multiplient.
    En brousse, des bornes indiquent déjà les futurs emplacements des constructions et des rues de la ville en extension. Pour quelque temps encore, il est facile de sortir de Mongo et de marcher dans les gigantesques étendues du Sahel. Mais déjà, des constructions nouvelles s’élèvent le long des axes principaux. Une telle extension confronte Mongo à des défis et des problèmes qui, déjà présents antérieurement, vont s’aggraver avec l’augmentation de la population.

     L’eau est l’une des premières préoccupations dans la région du Guéra. Alors que dans les villages de brousse, il faut parfois aux femmes plusieurs kilomètres de marche pour atteindre le point d’eau le plus proche, la question se pose de manière très pressante à Mongo. Il n’existe pas de système d’eau courante. La plupart des habitants utilisent les services de marchands ambulants, qui puisent l’eau aux puits disséminés dans la ville, remplissent des bidons en plastique et les transportent sur des charrettes tirées par des ânes ou des chevaux. À certains endroits, l’eau est distribuée grâce à des châteaux d’eau. Mais tout cela n’est pas suffisant pour une ville qui grandit et dont la population augmente. Et la question ne se pose pas seulement en termes de service pour la population, mais aussi en termes d’hygiène et de salubrité : l’eau du puits véhicule souvent des maladies et offrir aux habitants une eau potable de qualité est un enjeu crucial de santé publique.
    D’autres services de base peinent à contenter toute la population. L’électricité par exemple ne bénéficie pas à tout le monde, alimentée par une unique petite centrale électrique. Ce n’est que depuis récemment qu’elle fonctionne presque toute la journée. Le soir, quelques lampadaires dans le centre de la ville, le long de la mairie, de la grande mosquée, éclairent les rues principales. Pour les particuliers les plus riches, c’est l’usage du groupe électrogène qui prédomine. Dans les maisons, le système D est de rigueur. On branche de manière anarchique un câble à une source de courant, parfois très éloignée de sa maison, et on le fait passer par-dessus la rue, parfois à plusieurs centaines de mètres de la source. Toute une part de la population doit se contenter des lampes à pile vendues au marché. Dans ces conditions, recharger la batterie de son téléphone devient une préoccupation importante et une part de marché opportune pour les commerçants de la ville.

     Il n’existe pas non plus à Mongo de système de collecte des ordures. Celles-ci sont déversées à l’extérieur, dans la rue, hors de la concession et s’amoncellent au milieu des rues ou sur les côtés des axes principaux. Elles s’entassent dans certaines rigoles d’évacuation de l’eau, qu’il faut vider à l’approche de la saison des pluies. Il n’y a pas de décharge où rassembler en un lieu unique les déchets. Régulièrement, on met le feu aux ordures pour les éliminer. Ces feux sont un problème pour l’environnement, puisque toutes les substances sont brûlées, sans discrimination, des déchets végétaux au plastique, en passant par les emballages de produits de beauté et les piles usagées.
    La mairie est consciente de ces défis mais ne dispose pas de beaucoup de moyens pour mettre en place une politique municipale efficace. Elle est soutenue par de nombreuses ONG et par des bailleurs de fonds internationaux comme l’Union européenne, mais se voit parfois imposer des priorités qui sont définies dans les administrations du Nord plutôt que par les acteurs locaux. La sécurité alimentaire monopolise la quasi-totalité des financements. La politique locale doit également jongler avec le double système de pouvoir du Tchad : le système administratif proche du modèle français et hérité de la colonisation, avec ses préfectures, ses départements et ses communes, et les autorités traditionnelles et religieuses, qui gardent un pouvoir non négligeable et sans lesquelles rien ne se fait.

     Aujourd’hui, un responsable de la mairie estime que Mongo a atteint en termes d’agrandissement et de population la taille prévue en 2030 dans le dernier Plan Local de Développement. C’est dire la vitesse à laquelle les changements se sont produits et le manque de préparation de la municipalité aux nouveaux défis qui se profilent.
    L’invention d’une urbanisation adaptée au milieu sahélien se trouve contrainte par les anciens problèmes non résolus (crises alimentaires régulières dans les villages alentour, problèmes de salubrité publique, manque d’accès à l’eau, à la santé et à une éducation de qualité). Pour la mairie, il faut trouver comment gérer une extension de la ville qui puisse assurer une qualité de vie certaine pour ses habitants, tant du point de vue matériel que culturel, en prenant en compte les contraintes environnementales. Si la désertification s’est trouvée accélérée par la surexploitation du bois dans la brousse, pour la cuisine ou la construction, que dire de ce qui va se produire à l’avenir dans une ville de taille moyenne ?
    Pour une invention réussie de ce modèle d’urbanisation, un autre facteur est indispensable : la stabilité politique dans un pays qui a été meurtri par les guerres civiles et les conflits internes.
    C’est une crainte partagée par une grande part de la population : que les efforts accomplis dans les divers domaines du développement ne se trouvent réduits à néant par une nouvelle attaque de rebelles, comme cela s’est produit à Mongo en 2008. Au pouvoir depuis plus de vingt ans, le président Idriss Déby Itno devrait bientôt laisser la main, si on en croit les rumeurs le disant gravement malade. À son départ, difficile de dire comment se fera la transition.