Carte blanche à Delphine Dauphy pour photographier un morceau de Rennes en résonance avec ce dossier de Place Publique sur l’argent. La photographe n’a pas hésité longtemps. « Il m’a semblé important de lister les lieux de loisirs fréquentés par la classe aisée rennaise selon les clichés que je pouvais m’en faire. » Un obstacle quand même : ici le luxe ne s’étale pas, l’argent n’est pas ostentatoire. Lisse et discret, tel est l’usage de la richesse. Finalement trois lieux, trois pratiques, se sont imposés avec une certaine évidence : l’aviation de loisir à Saint-Jacques-de-la-Lande, le golf, en l’occurrence celui de la Freslonnière au Rheu et le Spa Armor Argoat de l’hôtel Le Coq Gadby à Rennes. « Chaque lieu a son ambiance, note Delphine Dauphy. Espace et nature pour le golf ; bitume, bruit et odeur de kérosène pour l’aéroport ; musique zen et parfum d’huiles essentielles pour le Spa. » La photographe y a vu des gens passionnés, pas farouches devant l’objectif, savourant leur plaisir. Une image de Rennes, sans refoulement ni exhibition.   

Expositions : Actuellement en résidence de création photographique sur les territoires de Montfort et de Chartres-de-Bretagne avec quatre autres artistes formés et accompagnés par l’artiste catalan Israel Ariño.
On a pu voir des expositions d’elle en 2009 à l’Orangerie du Thabor. Son travail sur New York a été présenté au château de Châteaugiron ainsi qu’à Thorigné lors du festival L’Image publique (2011). Des images d’Italie (Dolce Italia) ont été présentées au festival de la Gacilly et à celui de Mortagne-sur-Sèvre en 2009.
Delphine Dauphy a également publié en 2006 “Le Sublime, la photographie américaine, 1860-1880”, dans les Cahiers du Ceima (université de Haute-Bretagne).