Pas facile de définir Place Publique ! Depuis quelques semaines, nombreux sont ceux qui m’interrogent sur la revue, son positionnement, ses centres d’intérêt. Bref, sur sa ligne éditoriale ! A bien y réfléchir, cette publication singulière cultive les paradoxes : centrée sur l’agglomération rennaise, elle prétend pourtant à l’analyse la plus large. Focalisée sur les questions urbaines, elle fait en réalité son miel de tout ce qui fait la ville, c’est-à-dire la vie. Erudite et cultivée, elle sait aussi se mettre à hauteur d’homme pour aller à la rencontre des acteurs de terrain.
La force de Place Publique réside sans doute dans cette dualité. Comme un marcheur bien campé sur ses deux jambes, la revue avance en s’appuyant sur une double ressource : elle s’enrichit de l’expertise et se nourrit du témoignage. La combinaison harmonieuse de ces deux approches aboutit à créer une revue originale, qui cultive le temps long sans s’interdire des incursions dans l’actualité la plus immédiate.
Le sommaire de ce numéro 25 illustre bien ce postulat. En consacrant un long dossier au numérique et à ses interactions avec la ville, Place Publique souhaite aborder les multiples facettes de ce sujet foisonnant, fascinant et parfois inquiétant, où se croisent économie, démocratie, urbanisme, éducation et création artistique…
En cette période de rentrée littéraire, nous sommes également partis à la rencontre d’un homme qui compte dans le paysage culturel rennais : Dominique Fredj, gérant, depuis trois ans, de l’emblématique librairie Le Failler. Dans ce grand entretien, il porte un regard lucide et engagé sur le marché du livre et nous fait partager ses coups de coeur. Autre découverte, patrimoniale, cette fois : l’histoire méconnue et passionnante des Mines de Pont- Péan, narrée avec talent par un spécialiste local, Jean-Pierre Cudennec.
Nommé rédacteur en chef de Place Publique en Juillet, je ne sous-estime pas l’ampleur de la tâche qui m’est confiée. Journaliste professionnel depuis plus de vingt ans, je suis particulièrement heureux de participer à cette superbe aventure éditoriale, entouré d’un comité de rédaction de qualité, renforcé par l’arrivée de deux journalistes indépendantes, Amélie Cano et Anne Chevrel. Sans oublier l’apport essentiel de Laure Bombail, nouvelle directrice artistique de la revue qui imprime déjà sa marque, élégante et inventive.
Mes prédécesseurs Bernard Boudic et Georges Guitton ont su adapter à l’écosystème rennais la belle idée de Thierry Guidet, qui a créé le titre à Nantes en 2007. Quatre ans après son lancement, Place Publique Rennes doit maintenant s’ouvrir plus largement vers l’extérieur et se faire connaître d’un plus large public. Dans cet esprit, nous reprenons dès le vendredi 20 septembre notre cycle mensuel des « Amphis de Place Publique », en partenariat avec la Maison des Sciences de l’Homme en Bretagne (MSHB). Je serai heureux de vous y retrouver. D’autres initiatives seront lancées dans les prochains mois afin de renforcer la visibilité et la proximité de la revue. Notre site internet va être très prochainement aménagé afin de vous donner la possibilité de réagir à nos articles. Vous y trouverez aussi des compléments d’enquête, des analyses, dans une logique réaffirmée de débat, de questionnement et d’ouverture. Enfin, le site offre toujours la possibilité d’accéder gratuitement à l’intégralité du contenu publié il y a plus d’un an. C’est bien l’esprit de Place Publique, qui revendique le beau titre d’encyclopédie urbaine. Numéro après numéro, se dessine ainsi au fil de nos pages un portrait sensible, curieux et informé de notre territoire. Une publication durable, au meilleur sens du terme, en quelque sorte.
Bonne lecture !