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Initiatives urbaines
#17

Préfailles : l’éclairage public « participatif »

L’éclairage public est un poste de dépense assez considérable pour les collectivités qui commencent à innover dans ce domaine comme la petite commune de Préfailles en Loire-Atlantique avec son éclairage public participatif. Elle vient en effet de mettre en place quatre nouveaux systèmes d’éclairage de son territoire, modulés par ses habitants. Un premier quartier teste l’éclairage à la demande : grâce à un numéro de téléphone dédié gratuit, chaque habitant peut régler l’intensité de l’éclairage public, selon qu’il souhaite un éclairage de confort ou de veille. L’armoire électrique à proximité module l’éclairage, et ce pour une durée de 20 minutes. Dans trois autres quartiers, on teste l’éclairage en alternance (un lampadaire sur deux est allumé), la détection de présence et la réduction de l’intensité lumineuse. Dans quelques mois, en fonction des résultats obtenus, la commune choisira le mode d’éclairage le plus satisfaisant, tant sur le plan économique qu’écologique.

Vif (Isère) : les piétons allument les lampadaires

Une variante de cet éclairage à la demande vient aussi d’être mise en place dans la ville de Vif, en Isère, avec un système d’éclairage public à détection automatique sur 1,5 km de voie piétonne et cyclable de la ville. Sur cette nouvelle « voie douce », les lampadaires s’illuminent progressivement lors du passage des piétons ou des cyclistes : passant de 10%, mode veille, à 100% de leur capacité d’éclairage. La technologie LED, l’écartement approprié des 67 luminaires et la détection de mouvements devrait permettre à la mairie de payer une faible facture pour l’éclairage de ces nouveaux 1450 m de chaussée.

Londres : des arbres fruitiers en ville

On ne compte plus les initiatives des villes pour tenter de donner un peu plus de place à la nature dans leurs espaces. En ce moment, c’est la mode du fruit picking ou plus simplement des vergers en villes qui permettent par exemple d’aller trouver des kiwis et des figues au coeur de Londres. L’initiative Fruit City permet de répertorier sur une carte de la ville l’ensemble des arbres fruitiers plantés sur l’espace public et donc accessibles à tous. Fruit City promet des récoltes de pommes, poires, figues, kiwis gratuits à travers la capitale.

Caen : un verger public en libre service

Caen a suivi la vague et a planté un verger public en libre service fin mars, la Folie Couvrechef. Au total, vingt arbres fruitiers (pommiers, poiriers, cerisiers, abricotiers, pruniers et pêchers) et de petits arbustes fruitiers (groseilliers, framboisiers et cassissiers) ont été plantés. Les essences, adaptées au climat local, ont été choisies par les habitants et les écoliers, dans le cadre des conseils de quartiers. Ce verger collectif sera avant tout un espace de rencontre dans le quartier, mais l’innovation réside dans la possibilité, pour les riverains, de cueillir les fruits et de les consommer. On attend les premiers fruits dans trois ans. Caen innove encore en ayant aussi installé des boucs pour entretenir les abords du château. Ils seront bientôt rejoints par deux ou trois chèvres en plein coeur de la ville. Les raisons de ce choix pour l’entretien des espaces verts sont à la fois écologiques et économiques. Le site n’est en effet pas très pratique, et rend difficiles et coûteuses les opérations de nettoyage.

Dans la course à la verdure, Nice se distingue avec ce projet d’implantation de 12 hectares de poumons verts dans son centre-ville, immense artère arborée que la ville veut s’offrir du vieux Nice à la mer. Prévue pour s’achever en septembre 2013, cette artère va prendre place sur l’ancien emplacement du fleuve du Paillon recouvert progressivement à partir du 19e siècle. Le parc proposera une végétation variée, inspirée de la Provence et des différents continents. Un plan d’eau et des jeux de plein air seront proposés aux promeneurs.

Paris-Sud : des logements à la place de la fac

Le renouvellement des villes sur elles-mêmes ne cesse de s’intensifier mais avec un nouveau phénomène depuis l’entrée dans une période de récession économique : la réaffectation des locaux, par exemple de bureaux vacants en logements. Premier exemple tout récent, avec un projet d’aménagement de logements et d’un parc d’activités vient d’être présenté pour combler le départ de l’École Centrale de Paris et de la fac de pharmacie de Paris-Sud 11 vers le futur campus Paris-Saclay. Sur les 30 hectares laissés vacants, qui doivent être libérés entre 2015 et 2018, un éco-quartier serait créé comprenant plus de 1 500 logements ainsi qu’un parc d’activités de 60 000 m2.

Autre initiative, la réalisation d’une serre numérique sur une ancienne friche industrielle à Valenciennes et qui devrait voir le jour en 2014. La construction de cette serre de 17 000 m2 va commencer en juin, ce pôle dédié à la création numérique accueillera trois écoles spécialisées, des entreprises et un centre de recherche dédié au serious game (jeux vidéo pédagogiques) pour favoriser sur un même lieu « la fertilisation croisée ».

Toulouse, Courbevoie : des sites reconvertis

Même idée avec la double reconversion de la base militaire de Toulouse Francazal, dont les 280 hectares devraient être dédiés quant à eux à des activités tertiaires et – rêvons un peu ! – à des studios de cinéma. De manière différente des projets de véritables exemples de reconversion de locaux existant ont été exposés au dernier salon international du marché de l’immobilier. Par exemple, la reconversion de l’ancien siège français du papier toilette Lotus à Courbevoie en une résidence de 55 appartements, du studio au 6 pièces ou, bien plus encore, cet immeuble de bureaux de 3700 m2 dans le 7ème arrondissement de Paris en un hôtel 4 étoiles de 76 chambres intégrant des locaux techniques de France Télécom. On peut aussi citer le prochain projet dans le 16e arrondissement parisien d’implantation de logements sociaux et de fonctionnaires, d’un commerce et d’un Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), dans un même immeuble, ancien garage Citroën datant de 1931.

Saint-Herblain : la maison individuelle rare

Plus si facile que cela de s’implanter en périphérie des villes ! Désormais à Saint-Herblain commune toute proche de Nantes, les candidats à la construction individuelle sont choisis sur dossier. Les ménages candidats à la construction d’une maison sur l’une des 43 parcelles communales disponibles devront déposer un dossier satisfaisant à plusieurs préalables. Ce sont les seuls terrains individuels mis en vente dans le cadre d’une zone d’aménagement concerté. Au total, 750 logements sur 22 hectares y sont prévus. Dans une commune privilégiant désormais l’habitat collectif pour limiter l’étalement urbain, ces rares terrains individuels sont une véritable opportunité d’autant que le secteur, proche du centreville, est bien desservi par le réseau de transports en commun et les axes routiers. Bien entendu les demandes ont été très fortes : plus de 400 ont été reçues. La SEM a donc mis au point une nouvelle méthode visant à informer tous les intéressés pour éviter les difficultés. Une réunion publique a informé les futurs acquéreurs qu’un budget minimum de 300 000 euros était nécessaire pour faire face aux exigences environnementales qui imposent de construire une maison avec un certain niveau de performance : obtention d’un « profil A », forme compacte, réutilisation des eaux de pluie, architecture contemporaine, etc. Tous les candidats doivent déposer un dossier attestant la faisabilité de leur projet y compris financière, et en contrepartie seront épaulé par les techniciens de la SEM.

Danemark : une maison, une voiture offerte

Une initiative à mettre en regard de cette opération « une maison achetée, une voiture offerte » proposée au Danemark dans le cadre des maisons d’un lotissement récent dans une banlieue huppée qui peinent à trouver acquéreur. Avec cette opération commerciale une agence immobilière danoise espère appâter le chaland dans un marché immobilier en berne depuis des mois. Une idée vraiment heureuse dans ce pays où la voiture est la plus taxée d’Europe ?

Autre périphérie peu attractive, ce village français de Courbefy mis aux enchères. Abandonné depuis 2008, ce hameau de Haute-Vienne est à la recherche d’un repreneur. Le village, propriété du Crédit Agricole est estimé à environ 330 000 euros et n’a séduit personne. Constitué d’une vingtaine de bâtiments et de divers équipements sportifs, le hameau n’a plus d’habitants depuis plusieurs années déjà. Ayant abrité, un temps, un vilC’est décidé : la profonde transformation de la ville d’Angers sera réalisée par l’équipe de l’urbaniste François Grether. Au terme d’une large concertation avec les habitants, c’est donc elle qui a été désignée pour aménager les rives de la Maine, un projet majeur qui orientera les évolutions de la capitale angevine pour les vingt ou trente prochaines années. Ce passionnant projet concerne près de 320 hectares à repenser au coeur d’Angers. Le projet Grether est, des trois équipes en lice, celui qui s’inscrit le mieux dans le tissu urbain existant. L’urbaniste a proposé de travailler de façon progressive sur la transformation de la voie rapide déchirant la ville en deux, avec environ un quart du flux en moins. Par étapes, les files de circulation seront partiellement reportées au niveau du plateau urbain, côté ville. Les actuels ouvrages des trémies dénivelées seront progressivement aménagés et exploités pour l’écoulement des crues et pour les piétons, les vélos, les espaces paysagers. S’il joue sur la flexibilité et la participation, le projet retenu n’en demeure pas moins audacieux avec un principe de berges sur plusieurs niveaux intégrant les variations altimétriques de la rivière. Enfin, le projet Grether attache beaucoup d’importance à la complémentarité des deux rives avec un traitement en vis-à-vis. Alors que, assez curieusement, aucune autre équipe ne proposait de nouveaux franchissements, Grether en imagine plusieurs dont une passerelle qui irait au pied du château où un ascenseur panoramique ferait le lien avec le coeur historique.

Strasbourg : trois petites tours au lieu d’une grande

A Strasbourg, cinq équipes d’architectes sont en compétition pour construire des tours - trois de logements et de bureaux, hautes de 50 mètres, pour un total de 150 logements, 30 logements sociaux, un hôtel de 130 chambres, 9 000 m2 de bureaux, 2 000 m2 de commerces, une crèche et un parking. Initialement, c’est une tour de 100 mètres de hauteur qui avait été envisagée, mais une vive polémique avait éclaté. Chacune des trois tours pourrait être confiée à un cabinet d’architecte différent. La zone choisie, la presqu’île Malraux sur le Rhin, est située entre Strasbourg et la ville allemande de Kehl. Le secteur a déjà fait l’objet de vastes travaux de réaménagement en 2008.