Il n’y a pas que les éco-quartiers des grandes villes à être primés. Ainsi des communes de Loire-Atlantique viennent de remporter quelques palmes nationales à partir de pratiques modestes mais intéressantes. Ancenis, avec sa nouvelle école passive (photo), la première en France à recevoir le label allemand PassivHauss, et qui ne consomme quasiment pas d’énergie. Puis, Clisson où à 300 m du centre-ville, la friche urbaine du Champ de foire devient un éco-quartier qui accueillera des logements, des bureaux et un cinéma. Parmi les innovations, 25 logements sociaux passifs également à la norme PassivHaus, que les habitants devront apprendre à utiliser. Guérande s’est quant à elle inspirée d’un concept de l’architecte Edouardo Souta de Moura avec une opération pilote liée au nouvel éco-quartier Maison Neuve dans lequel le roseau de Brière sera utilisé comme combustible, mais aussi incorporé aux constructions. Et, à Pornic, le vieux port se retrouve au coeur d’un projet de parc botanique de 13 ha qui réunira aussi équipements touristiques, casino résidence de tourisme, logements, équipements tertiaires.
Certaines villes font ces derniers temps des choix de politiques assez radicaux. C’est le cas de Trémargat (Côtes-d’Armor), première commune bretonne à quitter EDF pour rejoindre Enercoop. Le conseil municipal a effectivement décidé de résilier ses contrats avec l’actuel fournisseur d’électricité EDF et a choisi Enercoop comme nouveau fournisseur pour la salle des fêtes, la mairie et autres locaux communaux. Ce choix s’inscrit dans une démarche écologique et coopérative, la société fournissant de l’électricité produite par des énergies renouvelables. Par ce choix, la commune souhaite à la fois soutenir la production et la consommation d’électricité dite «verte» et participer à un mouvement de réappropriation des questions énergétiques par les citoyens. D’ailleurs, la commune deviendra sociétaire d’Enercoop par l’acquisition d’une part pour un montant de 100 €.
D’autres communes jouent la carte de l’économie – d’énergies -, en recherchant à améliorer la qualité de leur nuit. 88 communes ont ainsi reçu des étoiles, ne venant pas du ciel celles-ci, pour avoir réduit la pollution lumineuse, récompensées par le label « Villes et Villages étoilés ». Outre un diplôme, les communes ont obtenu le droit d’accrocher un panneau « ville étoilée » ou « village étoilé » à l’entrée de la localité. Comment y sont-elles parvenues ? En éteignant les enseignes lumineuses commerciales la nuit, principalement. Insignifiant ? Pas tant que ça quand on sait que l’éclairage public représente 48 % de la consommation électrique des collectivités locales et 20 % de leur budget énergie.
Tout autre démarche, mais de même ampleur à Châteauroux, qui mise fortement sur la sécurité. En mettant en place une caméra pour moins de 200 habitants, le chef-lieu de l’Indre est devenue la ville la mieux surveillée de France, reste à en vérifier l’efficacité. Pour réaliser ce projet, la ville a eu recours à la fibre optique dans laquelle elle investit fortement chaque année. Progressivement les caméras se sont faufilées dans l’ensemble des parkings aériens de la ville, puis les quartiers sensibles. Reste à savoir si une ville à l’image du film The Truman Show est du goût de tous. De quoi animer en attendant des débats sur les choix d’investissements entre l’animation urbaine et la surveillance électronique.
Les grands noms font-ils les grandes oeuvres urbaines ? L’avenir répondra, mais Chartres peut déjà se féliciter d’avoir retenu la grande représentante de l’architecture post-moderniste, Zaha Hadid, pour son parc des expositions. La société publique locale Chartres Aménagement vient de retenir son agence londonienne pour assurer la réalisation de l’équipement de 16 000 m2, dont le coût est estimé entre 25 et 30 millions d’euros et qui s’installera sur le parc des Propylées.. La toiture de l’ensemble sera équipée de châssis ouvrants et de cloisons amovibles, ce qui permettra de diviser l’espace en une, deux ou trois halles capables d’accueillir plusieurs manifestations simultanément. Au premier étage, prendra place une zone restaurant-terrasse qui proposera une vue panoramique sur la cathédrale et les champs de la Beauce. Ce paysage a inspiré l’agence d’architecture dans la conception du projet avec ses longues courbes sur l’horizon qui se plient et se déforment.
Dans un tout autre lieu, imaginées par l’agence néerlandaise MVRDV : deux tours jumelles pourraient voir le jour à Séoul en Corée du Sud, d’ici à 2015. « The Cloud » est un complexe résidentiel qui prendra place en plein coeur du gigantesque projet d’urbanisme Dreamhub 21. La « forêt » de gratte-ciel qui poussera d’ici là, sera notamment dominée par la «Dream Tower», haute de 665 mètres. Les concepteurs de « The Cloud » ont donc dû rivaliser d’imagination pour proposer ces deux «Twin Towers», jointes en leur milieu par un couloir prenant la forme de pixels. La construction pourrait débuter très rapidement.
Non, le Quatar n’investit pas uniquement dans les stades de football. Le petit émirat aux gros chèques a annoncé le 9 décembre la création d’un fonds d’investissement de 50 millions d’euros destinés aux quartiers français en difficulté pour 2012. Une goutte de pétrole pour l’émirat mais un bol d’air frais budgétaire pour les banlieues puisque la somme représente, ni plus ni moins, 10 % du budget du ministère de la Ville de 2012. La somme en question sera affectée aux projets des jeunes entrepreneurs des cités qui rament plus que d’autres pour créer leurs entreprises. L’initiative en revient à l’Association nationale des élus locaux de la diversité (Aneld) qui présente la spécificité de compter des élus de droite comme de gauche et qui sans hésiter est allé solliciter le riche État après une visite de courtoisie des grandes tours de Doha, la capitale. Stratégie gagnante : le fonds d’investissement a tout de même de quoi laisser un petit goût d’amertume à la puissance publique.
Loin de la banlieue parisienne et de ses financements ? Qu’à cela ne tienne, la cité Waron, le plus vieux quartier HLM de Saint-Brieuc (et l’un des plus défavorisés), va bien faire sa mue. D’ici à quelques années, 155 logements vont être déconstruits, puis reconstruits, et 48 autres seront réhabilités. Et à l’issue des travaux, les loyers devraient rester les plus bas de tout le département. Cette zone d’habitation va être totalement rénovée. De nombreux financeurs se sont mobilisés même si cela n’a pas été facile : Côtes-d’Armor Habitat, la ville, l’agglomération, le conseil général, l’État et l’emprunt ont permis de boucler le délicat budget. Sept immeubles seront abattus, deux autres réhabilités, pour aérer le quartier, et trois nouveaux lieux d’implantation ont été retenus pour les logements reconstruits – aux normes BBC et accessibles aux handicapés. La fin des travaux est prévue pour 2016.
Bruxelles se distingue en prenant à bras le corps ces fameux ronds-points objets de démarches d’aménagement pas toujours très heureuses. Grâce à l’agence bruxelloise de Xaveer de Geyter, mais également à Michel Desvigne, Ney 1 Partners et Tritel, le rond-point de la place Schuman à Bruxelles sera métamorphosé pour devenir un pôle d’attraction urbain. Situé au coeur du quartier européen, encerclé d’édifices majestueux et du Parc du Cinquantenaire, le projet a séduit le jury par sa «force, son élégance, sa clarté et sa simplicité», l’ensemble offrant une véritable identité à la place. Dans le détail, le projet propose un amphithéâtre en forme de coquille dont le but est d’accueillir des activités culturelles, politiques et sportives. Au programme : « coin des orateurs », semi-marathon des 20 km de Bruxelles, etc. Quant aux versants inférieurs de l’amphithéâtre, ils pourront accueillir par exemple un point vélo, une petite boutique de fleuriste ainsi que deux nouvelles entrées de la station de métro et de la gare ferroviaire.
Et du côté des ponts, à Rotterdam, le futur pont piétonnier de la biennale d’architecture sera financé par les habitants. La biennale internationale d’architecture de Rotterdam (IABR) et le cabinet d’architectes rotterdamois ZUS, ont effectivement imaginé le projet « I make Rotterdam », un pont piétonnier éphémère qui relie les districts du nord de la ville aux districts du sud. Son originalité ? Sa conception sera financée collectivement, par des particuliers ou de petites entreprises. Le pont, qui devra être achevé au printemps, sera conçu pour permettra aux piétons de rejoindre les différents sites de cet événement, au départ de la gare centrale. Mais la longueur de l’édifice dépendra du montant que les participants voudront bien apporter au projet. Chacun peut d’ores et déjà contribuer via le site dédié. Avec 25 euros, il est ainsi possible de se payer une planche sur laquelle le bienfaiteur pourra faire graver son nom ou tout autre texte de son choix. S’il voit le jour, ce pont sera la première construction architecturale au monde financée collectivement.
Pouvoir profiter d’un espace vert à Manhattan est un luxe ? Un barbecue entre amis à New York, ça n’existe que dans les films ? Depuis le mois d’août dernier, Timeshare Backyard, une entité de l’agence The Participation Agency, a aménagé un petit lopin de verdure, coincé entre deux immeubles. Cet espace de détente au milieu du bitume est à louer pour organiser ce dont les New-Yorkais ont envie : pique-nique, partie de badminton ou galipettes dans l’herbe, tout est envisageable. Outre le gazon, l’agence offre également plusieurs services comme une piscine démontable, un barbecue et même la possibilité de faire venir un orchestre. Plus besoin de rêver devant sa télévision à un espace vert inaccessible à New York, le petit coin de paradis se trouve dans le quartier du Lower East Side. Seul hic ? Cette prestation coûte cher. De 50 $ l’heure pour la location, à 200 $ la piscine gonflable, sans compter l’orchestre qui ne se déplace pas en dessous de 5000 $ la prestation. Idée originale donc, mais idée sélective.
On n’est pas non plus à sec d’idées à Londres qui inaugure un centre commercial fabriqué à l’aide de containeurs. Situé à l’est de Londres, le centre commercial « Boxpark » a été entièrement conçu à l’aide de conteneurs. Après son « Container City », un quartier entièrement réalisé à partir de conteneurs de récupération, la capitale réitère l’expérience avec ce centre commercial éphémère inauguré le 16 décembre. Sur deux niveaux et 1 700 m2, on y trouvera une soixantaine d’enseignes, des popup stores ayant signé pour un bail d’un an ou plus. Au premier étage, un espace extérieur a été aménagé pour permettre aux clients de se sustenter entre deux boutiques. L’intérêt pour les jeunes créateurs qui s’y installent est de pouvoir tester leur marché à frais réduit, les loyers étant moins élevés qu’ailleurs dans la ville. Situé au coeur du quartier branché de Shoreditch, en pleine réhabilitation, le centre n’est censé rester en place que pour cinq ans.