Ils sont neuf photographes du collectif de photographes rennais, Il Pleut Encore, à s’être vu proposer au printemps 2010 par Marie-Joëlle Brisseau, directrice de la Culture et de l’Épi Condorcet de Saint-Jacques-de-la-Lande, de tirer le portrait des habitants du nouveau quartier de La Morinais à Saint-Jacques.

    Pour Marie-Joëlle Brisseau, cette proposition venait en écho à l’envie de traiter de la diversité culturelle et humaine à l’échelle de la commune. Du projet initial d’un studio, on est passé à une résidence de près de six mois puis à une exposition qui va durer jusqu’au 17 décembre 2010 à l’Épi dans le cadre de la programmation « Diversité-Divers cités » . 
     Yves Bigot, Laurent Dupuis, David Ferrière, Alexis Janicot, Jean Marie Le Brestec, Jacques Le Roy, Sebastien Vitard, Richard Volante, Bruno Van Wassenhove ont ainsi planté leur studio d’avril à août 2010 à la ferme de la Morinais et à l’Épi Condorcet.

     Rendez-vous était pris tous les vendredis aprèsmidi, en particulier à l’occasion de la « pause café », le moment de rencontre hebdomadaire proposé aux habitants du quartier de la Morinais.
Les photographes sont ainsi allés à la rencontre de chacun et chacune, venus seuls ou en famille. Des liens se sont tissés, de nouveaux rendez-vous ont été pris pour des séances de prise de vue. « Nous avions parfois l’impression de recréer l’ambiance des studios de quartier aujourd’hui disparus », disent les photographes.
     Le résultat est un impressionnant tableau formé de tous ces regards. Tous différents mais tous appartenant à la même communauté de quartier.
     De ces rencontres sont probablement nées des envies partagées d’aller plus loin. Par exemple, de permettre aux photographes en résidence de sillonner le quartier avec les habitants qui, cette fois, prendraient également, eux-mêmes, des photos et donneraient à voir les lieux où ils habitent, les endroits qu’ils apprécient.
     Appréhender un quartier, surtout quand il est nouveau, c’est aussi apprendre à le voir. Un territoire existe en bonne part par le regard qu’on porte sur lui.