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Portfolio
#32
Marie Pillet : La ligne de partage des eaux
RÉSUMÉ > Marie Pillet travaille à Jeunesse & Sports (DRJRCS Bretagne) qui la charge de faire l’image du sport et des sportifs. Elle a réalisé une exposition en septembre à L’Escalier (boutique LT M), 9 rue Poullain-Duparc, à Rennes.

     Dans une même ville, plusieurs villes sont visibles. Et plusieurs invisibles. Les pluies rennaises, les fontaines ou les laveuses fournissent à la photographe une optique de plus à son appareil. Lequel est posé plutôt à l’horizontale comme un corps qui danse au bord des flaques, inversant la ville, la cherchant comme on regarde, à table, le convive d’en face à travers le goulot étroit puis l’évasement d’une bouteille. C’est bien Rennes que nous voyons dans les portraits d’eau de Marie Pillet.
    Son regard irisé, juste à la bordure où l’on reconnaît les gens qui passent, le beffroi ou les arcades du Palais du Commerce, les façades de Saint- Georges données au ciel et dedans, ou plutôt au bord, ce qui donne à douter, quel est ce trouble jeté par la photographe ?
    Marie Pillet doute de tout. Où est l’envers et où est l’endroit ?
    Marie Pillet est une photographe de flaque et d’eau.
    Les enfants sautent dedans à pieds joints et elle, au ras des éclaboussures, en photographie au millimètre la ville sensuelle qui s’y voit. Marie Pillet est une portraitiste d’eau ! Elle a des visions, elle les montre. Elle donne à voir l’outre-ville, sa surépaisseur et son filigrane en même temps.
    Restent ces photos d’un instant, et surtout d’une flaque. Avant que l’encre sèche, dit l’écrivain. Avant qu’avec la flaque qui va disparaître, ne disparaisse à presque jamais ce que Marie Pillet a vu.