Ceux qui restent : pour une sociologie du deuil par Karine Roudault

Pour cet amphi, Karine Roudaut, sociologue, abordera le deuil en partant de témoignages des endeuillés. Bien « qu’universellement reconnu comme la marque temporelle de l’après-décès », le processus du deuil demeure encore peu connu. Le deuil, présenté couramment comme un repli sur soi et un chemin de solitude, est conçu dans les termes d’une action. Ceux qui restent met l’accent sur le rapport aux normes qui s’établit et se construit dans le deuil, du point de vue des endeuillés. Pourquoi les individus font-ils quelque chose dans la situation d’endeuillé dans laquelle ils se trouvent ? Partir des endeuillés signifie considérer que chacun agit à l’épreuve des tensions qu’il éprouve et qui sont induites par le deuil, des incertitudes, des conflits que cette situation génère et des ajustements qu’elle demande. Fondé sur des témoignages d’endeuillés, cet ouvrage nous fait entrer dans leur expérience vécue du deuil. Non, le deuil ne se réduit ni aux rites funéraires, ni à la psychologie. L’individualisation du deuil contemporain ne veut donc pas dire qu’il est seulement une réalité psychologique. Le deuil s’inscrit dans des actions et des interactions, des croyances et des comportements, qui sont situés et cadrés socialement.

Conférence enregistrée le vendredi 21 février 2014.

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